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Le socialisme pour les petits Blancs

 

 

Asterix JubilŠumsband /

Dominique Reynié est professeur de sciences politiques à Sciences Po. Ses travaux portent sur les transformations du pouvoir politique, l’opinion publique et ses manifestations, les mouvements électoraux, en France et en Europe. Il est directeur général de la Fondation pour l’innovation politique. Il est notamment l’auteur de Populisme : la pente fatale (Plon 2011) et Les nouveaux populismes (Fayard 2013). Son prochain livre, Révolution française, parait le 16 octobre 2014 chez Plon.

Dominique Reynié (extraits ; source en bas de page) : L’islamisme chasse le christianisme de son Orient natal – excusez du peu ! -, les dettes – publiques et privées – sont devenues océaniques, la transition démographique recompose l’ordre politique planétaire, l’idée démocratique paraît épuisée par l’impuissance gouvernementale. Nous assistons à l’engluement de notre classe politique, et syndicale, par un conservatisme de rentier, matérialiste, dominé par la peur d’agir, la crainte de devoir penser, de devoir imaginer un autre agencement des choses.

Dominique Reynié : Je ne vois aucun dessein proposé aux Français, aucun horizon tracé, aucun rêve de conquête ni de grandeur. Seul se distingue le Front national qui propose le grand repli, l’Etat providence, encore et toujours, mais cette fois grâce au nationalisme. C’est un programme de chauvinisme social, une sorte d’ethno-socialisme, le socialisme pour les « petits Blancs ».

Dominique Reynié : La fin du clivage gauche/droite est aussi ce par quoi prospère désormais le Front national. C’est pourquoi il affirme clairement depuis janvier 2011 un discours qui n’est plus seulement national mais qui est aussi social et étatiste, tandis que la gauche ne peut plus cacher son incapacité à être «socialiste». Résultat, le Front national est devenu la nouvelle gauche. On en trouve une parfaite illustration lors des dernières élections européennes au cours desquelles 41% du vote ouvrier est allé aux listes FN et 8% aux listes PS.

Dominique Reynié : Je ne vois pas de libéralisme dans notre débat politique, ni à droite ni à gauche. Notre pays ploie sous le poids d’une vie politique entièrement arrimée à une idéologie social-étatiste, de droite et de gauche. Cette idéologie constitue chez nous la véritable pensée unique. Elle est désormais aussi celle du Front national. Droite ou gauche, partis de gouvernement ou partis populistes, l’étatisme est leur pensée commune. Le plus terrible est que cette idéologie dominante étouffe tout débat sans parvenir à empêcher la faillite de l’État, conclut Dominique Reynié (fin des extraits ; source en bas de page).

Comments

  • ROBERT, Philippe
    septembre 11, 2014

    La lucidité de Dominique Reynié est… effrayante pour ceux qui en sont dépourvus et qui, malgré cela, prétendent gouverner leurs concitoyens les yeux fermés ! La France, terre de libéralisme (Bastiat, Say, Tocqueville, Renan et tous les autres), ne sait pas ce qu’elle perd à se gaver de socialisme…

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