Pourquoi les Français ne font-ils plus d’enfants ?
2010, 828 000 bébés sont nés en France, dont 797 000 en métropole. C’est autant qu’en 2006 ou 2008, années record parmi ces vingtcinq dernières années. En France métropolitaine, le nombre de naissances n’a en effet jamais dépassé 800 000 depuis 1980 et 1981, deux années exceptionnelles depuis la fin du baby-boom en 1973. La hausse de la fécondité depuis 2005 tient autant aux premières naissances qu’aux deuxièmes ou troisièmes naissances. Elle est liée à l’évolution des comportements à la fois chez les mères auparavant sans enfant et chez celles décidant d’agrandir leur foyer au-delà de deux enfants.
Dans la tendance des années précédentes, la fécondité se maintient ainsi à un haut niveau en France. Alors même que le nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans a baissé, il est né en 2010 20 000 bébés de plus qu’il y a dix ans. L’indicateur conjoncturel de fécondité atteint ainsi son plus haut niveau en France depuis la fin du baby-boom, avec 2,01 enfants par femme. En 2010, la progression de la fécondité est imputable en totalité aux femmes de plus de 30 ans, et surtout à celles de 35 ans ou plus. Si la fécondité était restée la même depuis dix ans, seuls 776 000 bébés seraient nés en 2010, soit 50 000 de moins que les naissances réellement constatées. Inversement, le vieillissement de la population a un effet défavorable sur le nombre d’enfants à naître : si le nombre de femmes d’âge fécond avait été aussi élevé en 2010 qu’en 2000, il y aurait eu environ 30 000 naissances de plus. L’âge moyen à l’accouchement continue sa progression. Pour la première fois en France, il atteint la barre symbolique des 30 ans. Barre déjà atteinte en 2009 en métropole, où l’âge moyen s’établit à 30,1 ans en 2010.C’est deux ans de plus qu’en 1988 et trois de plus qu’en 1982. Les femmes sont deux fois plus nombreuses qu’il y a vingt ans à accoucher après 40 ans, même si cela reste encore assez peu répandu. Il faut remonter aux années qui ont suivi la deuxième guerre mondiale pour trouver des naissances tardives aussi importantes. Les femmes âgées de 35 à 39 ans sont, elles aussi, beaucoup plus nombreuses à accoucher qu’il y a vingt ans (17 % des naissances contre 10 %). À l’inverse, seulement 46 % des bébés nés en 2010 ont une mère de moins de 30 ans, alors qu’ils étaient 62 % en 1990. En 2009, 5,4 millions d’enfants sont nés dans l’Union européenne à 27. La progression de la fécondité, quasi-générale en Europe depuis dix ans, est beaucoup moins marquée en 2009 : la fécondité diminue par exemple en Allemagne, en Autriche ou en Espagne, alors qu’elle était déjà basse dans ces pays. Les femmes européennes ont 1,6 enfant en moyenne en 2009, niveau bien inférieur à celui de la France. Partout en Europe, elles ont des enfants de plus en plus tard, en moyenne à 29,9 ans ; c’est en Irlande et en Italie que les femmes accouchent le plus tard, à 31,2 ans en moyenne.