2015-2018 : LES DEFIS DES LIBERAUX Français
S’afficher libéral et choisir la voie partisane et électorale n’est pas sans défis. Imaginer juste après 2014 le juste après 2017 pour un 14-18 moderne pose un peu la dimension du challenge libéral.
On peut parier, on voit déjà frémir dans l’opinion un « souffle » droitier que beaucoup voudraient libéral. On peut penser que le 7 janvier et d’autres événements vont accélérer une meilleure écoute de l’opinion envers des mots jusqu’ici tabous comme libéralisme ou libéralisation de la société. On peut donc parier que l’intérêt pour les porteurs d’un message affiché libéral vont voir leur audience s’élargir et que bien des vestes vont peu à peu se retourner vers un libéralisme supposé.
Or le libéral « commun », la variante minarchicus democraticus, ramené à la masse du droite-gauche populaire, reste très minoritaire, même si bien plus nombreux que le libertarien déclaré. Certains groupes sur les réseaux sociaux en témoignent, quand on a rassemblé quelques 5000 individus, ont peut être fier de soi. Dès lors, le libéral militant, encore plus rare, se trouve noyé dans les grands partis. Il ne pèse rien. Il ne représente personne. On l’a vu aux dernières élections.
Les stratégies basées sur un simple affichage libéral n’ont donc guère de chance de percer. Quand on voit qu’il est possible de vendre à l’opinion qu’un socialiste pourrait avoir des nuances ou des affinités libérales, on comprend que l’étiquetage ne fera pas la différence. Si les appareils voient que le label liberté ou libéral fait vendre, ils s’en affubleront sans vergogne et nos troupes resteront tout aussi noyées qu’elles peuvent déjà l’être.
Il s’agit donc de se différencier. D’arriver à toucher au moins une partie de l’opinion avec un message qui se démarque et pourtant qui porte tout le potentiel de nos idées. Se distinguer en interne aux partis en place ? Peut-être en trouvant une porte-parole aux formes généreuse ? Sinon il y a de l’expérience à prendre chez des mouvements comme Podemos en Espagne. Pas dans le message, très gauchisant, mais dans la différenciation. Ils connaissent le succès parce qu’ils parlent vrai et sont hors du système. Bien sûr, leur succès vient aussi de leur clientélisme populiste gauchisant.
Alors quelle stratégie pour les partis « libéraux » ? Dedans ou dehors ? Parler comme il faut ou parler vrai ? Profiter de la vague par opportuniste ou profiter de la vague pour préparer un tsunami ?
La position des libertariens est bien connue, mais elle n’est pas notre sujet. Je voudrais bien sûr voir des libéraux gagner en 2017, ce serait toujours mieux que les guignols actuels. Mais est-ce simplement possible dans les conditions actuelles du jeu politique ? Et même en cas de victoire en 2018 après quatre ans de tranchées au sein des appareils, quelle serait la liberté qui sortirait d’un tel combat ? Combien de combattants auront sacrifié leur liberté pour le profit d’une poignée qui ne pourra signer qu’un nouveau Traité de Versailles portant en lui un massacre bien pire ?
Hortense