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QUE DEVIENT L’UDF

L’UDF est fondée le 1er février 1978 par Michel Poniatowski sur l’idée de Jean Lecanuet et de Jean-Jacques Servan-Schreiber pour aider le président Valéry Giscard d’Estaing à disposer d’un parti le soutenant en vue des élections législatives de 1978, qui s’annoncent difficiles pour la droite. Une liste de candidats pouvant se revendiquer de l’appartenance à l’Union pour la démocratie française est publiée le 1er février 1978, sans toutefois qu’un nouveau parti soit créé. Le nom de l’UDF provient du titre du livre de VGE, Démocratie française, vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires.

Elle réunit six composantes, du centre et de la droite non-gaulliste, qui demeurent chacune des partis politiques indépendants :

Le 3 mars 1978, l’UDF se dote d’une structure provisoire : Michel Pinton (Parti républicain) en devient délégué général et un comité exécutif et un conseil national, composés de personnalités issues des différentes mouvances, sont créés.

Le centrisme[modifier]

L’UDF connaît le succès dès les législatives de mars 1978, avec 21,37 % des voix et 123 sièges. Elle permet au 3e gouvernement Raymond Barre d’avoir une majorité à l’Assemblée Nationale, le RPR étant le partenaire obligé de cette coalition. Les élections européennes de juin 1979 sont un nouveau succès pour l’UDF qui arrive en tête avec 27,61 % des voix devant le PS, le PC et le RPR.

L’UDF passe dans l’opposition en mai 1981, à la suite de la défaite de Valéry Giscard d’Estaing, battu par François Mitterrand, lors de l’élection présidentielle, et de la défaite aux législatives de juin 1981, où elle obtient 19,17 % des voix. Dirigée par Jean Lecanuet (jusqu’en 1988), elle apparaît surtout comme un «syndicat» d’élus locaux et de notables, dès les cantonales de mars 1982 où la coalition UDF-RPR-divers droite dépasse de nouveau la coalition PS-PC-MRG. L’engagement européen reste une valeur fédératrice forte. Simone Veil dirige ainsi aux européennes de juin 1984 une liste UDF-RPR qui obtient 43,01 % des voix et 41 sièges sur 81. Sur le plan national, et faute sans doute d’un dirigeant d’envergure malgré le retour progressif à la vie politique de Valéry Giscard d’Estaing qui en prend la présidence en 1986 (jusqu’en 1996), l’UDF laisse au RPR et à Jacques Chirac la direction de la coalition de droite et de centre-droit aux législatives de mars 1986, où le scrutin proportionnel départemental impose un certain nombre de listes d’union. Avec à l’Assemblée Nationale 114 sièges et 17 apparentés, l’UDF est alors le partenaire minoritaire du 2e gouvernement Chirac auquel participent notamment André Giraud,François LéotardAlain MadelinPierre Méhaignerie ou René Monory.

Lors de l’élection présidentielle de 1988, Raymond Barre, candidat officiel de l’UDF obtient un score de 16,54 % des voix, derrière François Mitterrand et Jacques Chirac. Réélu au second tour, François Mitterrand, privé d’une majorité socialiste absolue lors des législatives de juin 1988, mène une politique d’« ouverture » qui permet au gouvernement Rocard, puis aux gouvernements Édith Cresson et Pierre Bérégovoy d’obtenir le soutien ponctuel d’un groupe centriste spécifique à l’Assemblée nationale (Union du centre) et la participation de plusieurs membres historiques de l’UDF, notamment Jean-Pierre Soisson. PS et centristes de la « majorité présidentielle » sont également alliés lors des élections cantonales et régionales de mars 1992, le plus souvent face à des listes d’union RPR-UDF qui globalement remportent le scrutin1.

L’UDF est l’alliée du RPR aux élections législatives de 1993, au sein de l’Union pour la France, et participe aux gouvernements Édouard Balladur puis Alain Juppé. En 1995, l’ancien Premier ministre Raymond Barre devient maire et président de la communauté urbaine de la deuxième agglomération de France, Lyon.

L’UDF commence à se désagréger avec la perte d’influence de son fondateur qui ne réussit plus à surmonter les divergences des courants de pensée au sein du mouvement. Il n’y eut d’ailleurs pas d’UDF candidat aux présidentielles de 1988 et 1995 : Raymond Barre, candidat en 1988, n’est qu’apparenté, et l’UDF -comme d’ailleurs le RPR- se déchire en 1995 entre partisans d’Édouard Balladur (CDS et une partie du PR) et de Jacques Chirac (comme Alain Madelin,Charles Millon, et l’ensemble du PPDF derrière Hervé de Charette).

Les élections régionales de 1998 entraînent une scission. Alors que plusieurs présidents de région avaient été élus avec les voix de l’extrême droite, François Bayrou, alors président de Force Démocrate et Alain Madelin, président de Démocratie libérale, se divisent sur la condamnation de ces accords. La position de François Bayrou, qui s’oppose aux alliances avec le Front national (FN), l’emporte finalement, et Démocratie libérale choisit de quitter l’UDF quelques semaines plus tard. Quelques dissidents de DL comme Gilles de Robien et François Léotard décident de rester à l’UDF, au sein d’un Pôle républicain indépendant et libéral (PRIL).

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