80ᵉ anniversaire de la libération d’Auschwitz : un devoir de mémoire toujours aussi crucial
Auschwitz-Birkenau, Pologne – 27 janvier 2025. Sous un ciel gris et une température glaciale, une cinquantaine de survivants du camp d’Auschwitz-Birkenau se sont réunis ce lundi pour commémorer le 80ᵉ anniversaire de la libération du plus tristement célèbre des camps nazis. Accompagnés de dirigeants du monde entier, ils ont une nouvelle fois témoigné de l’horreur vécue sur ce site, où plus d’un million de personnes, en majorité juives, ont été exterminées entre 1940 et 1945.
Une cérémonie empreinte d’émotion
Le silence a régné lorsque les derniers survivants, aujourd’hui âgés de plus de 90 ans, ont déposé des bougies et des fleurs sur les vestiges du camp. Beaucoup étaient visiblement émus, certains soutenus par leurs proches.
« C’est probablement la dernière fois que nous pourrons témoigner en personne », confie Anna Lewinska, 96 ans, déportée à Auschwitz en 1944. « Nous devons nous assurer que l’histoire ne sera jamais oubliée. »
Le président polonais, Andrzej Duda, a ouvert la cérémonie en rappelant le rôle de la Pologne dans la préservation de la mémoire du génocide. Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Volodymyr Zelensky figuraient également parmi les chefs d’État présents, réaffirmant leur engagement contre l’antisémitisme et toutes formes de haine.
Un message pour les générations futures
Cette commémoration intervient dans un contexte de recrudescence des discours extrémistes et négationnistes en Europe. « Ce que nous voyons aujourd’hui – la montée de l’antisémitisme et du révisionnisme – est alarmant », a déclaré Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial.
Dans le cadre des événements marquant cet anniversaire, plusieurs initiatives éducatives ont été mises en place. Le Musée d’Auschwitz a lancé une plateforme interactive permettant aux jeunes générations d’explorer l’histoire du camp à travers des témoignages numériques inédits. En France, l’exposition « Auschwitz, 80 ans après » au Mémorial de la Shoah attire déjà des milliers de visiteurs.
Un appel à la vigilance
Pour les historiens et les rescapés, le message reste le même : ne jamais oublier. « L’oubli est le premier pas vers la répétition », avertit Serge Klarsfeld, avocat et historien de la Shoah.
Alors que les voix des témoins s’éteignent peu à peu, la responsabilité de perpétuer leur mémoire incombe désormais aux jeunes générations. « Auschwitz n’est pas qu’un vestige du passé, c’est un avertissement pour l’avenir », rappelle Piotr Cywiński, directeur du mémorial du camp.
Le 27 janvier 1945, les soldats soviétiques découvraient l’enfer d’Auschwitz. Huit décennies plus tard, le devoir de mémoire demeure plus essentiel que jamais.