Montpellier/Départementales 2015: Où est passe la droite ?
Les deux sont charismatiques, atypiques. Ils savent rassembler et fédérer mais maîtrisent tout autant l’art de provoquer le débat… Le dissident Montpelliérain, volontaire et sûr de lui, se bat pour régner sur son territoire, en espérant gagner de nombreux cantons. L’objectif étant bien sûr que la métropole (et l’idée qu’il s’en fait), rayonne au sein du département et surtout, d’ores et déjà, de la nouvelle région.
L’illustre Biterrois, jouant avec la polémique, tente lui aussi d’affirmer sa politique municipale en présentant des candidats pour influencer les orientations départementales. L’un comme l’autre, porté par l’adhésion de la majorité de leurs administrés, veulent étendre leur influence et affirmer leur voix au-delà de leur commune… Etait-ce pour participer activement à la construction de ces nouveaux territoires ou juste provoquer le débat ? Leur style passionne ou inquiète les autres partis politiques
Philippe Saurel
En 2010, il est le premier candidat à se déclarer pour les élections municipales de Montpellier de 2014, alors même qu’Hélène Mandroux dont il est l’adjoint envisage de se représenter.
Refusant de participer à une primaire interne militante dont il soupçonne les résultats truqués d’avance, Philippe Saurel se retrouve exclu du PS le 7 janvier 2014 en raison du maintien de sa candidature dissidente aux élections municipales de Montpellier.
Philippe Saurel se présente alors durant toute sa campagne comme l’homme de « l’anti-système ». Il arrive en deuxième position au premier tour derrière le candidat officiel de l’union de la gauche Jean-Pierre Moure, maire de Cournonsec et président de l’Agglomération, choisi à la faveur de la primaire. Au second tour, il s’’impose avec 37,54 % des suffrages3, devant la liste de Jean-Pierre Moure, qui ne recueille que 27,40 % des voix.
En le rejoignant à 48 heures du second tour, Hélène Mandroux inflige un camouflet à Jean-Pierre Moure, qu’elle avait pourtant soutenu au premier tour
Durant sa période à la tête de RSF — et sans que cela apparaisse évident auprès des observateurs, ou auprès de ses collaborateurs —, il s’éloigne de ses idées de gauche et s’oriente de plus en plus vers la droite. Il en arrive, au tournant des années 2010, à se rapprocher de l’extrême-droite française, bien qu’il assure penser « pis que pendre » de certains de ses représentants. Dans le même temps, il se coupe de quasiment tous les intellectuels et journalistes de gauche qu’il côtoyait avec son épouse. Cette évolution suscite l’incompréhension de ses anciens amis de l’époque RSF. Robert Ménard perçoit quant à lui son parcours politique comme l’histoire d’une « maturation » : « Peut-être est-ce ça, devenir adulte ? Je dis ouvertement des choses que je pensais sans oser les dire ou me les avouer ». Il est par ailleurs un « europhile proclamé »
À l’élection présidentielle de 2007, il indique avoir voté pour François Bayrou au premier tour, puis pour Nicolas Sarkozy au second tour. À l’élection présidentielle de 2012, il indique avoir voté pour Nicolas Dupont-Aignan au premier tour (tout en étant « en désaccord avec ce qu’il dit sur l’Europe », puis pour Nicolas Sarkozy au second tour (« en se bouchant le nez », précise-t-il). Il indique à ce sujet : « J’essaye de bricoler, je n’ai pas un parti avec lequel je suis d’accord ».
En 2010, il se montre particulièrement offensif à l’encontre du Bloc identitaire, qu’il situe à l’« l’extrême-droite de l’extrême-droite », alors qu’il interviewe son dirigeant de l’époque et Pierre Cassen à l’occasion de l’apéro saucisson-pinar. En octobre 2011, il prend part aux « 4es de la ré-information » de la Fondation Polémia, un think tank d’extrême droite dirigé par Jean-Yves Le Gallou. Il précise qu’il a accepté cette invitation « comme [il] le fai[t] avec tous ceux qui [l]’invitent et [lui] proposent d’aborder des thèmes sur lesquels [sa] contribution peut avoir un intérêt ». On le voit également participer à un colloque organisé par Jacques Bompard à l’Assemblée nationale. En février 2013, il se rend à La Traboule, le local de la branche lyonnaise du Bloc identitaire, et prend la présidence du comité de soutien des identitaires qui ont occupé la mosquée de Poitiers. Il précise à leur sujet : « Je ne partage pas leurs idées. Mais je refuse qu’il y ait deux poids, deux mesures ».
En mai 2013, il intervient comme conférencier au local d’une organisation d’extrême-droite, Troisième Voie, dissoute peu après à la suite de l’affaire Clément Méric, expliquant qu’il veut débattre avec tout le monde.
Il a également prononcé une conférence chez les royalistes du cercle de Flore. En 2014, il entre dans l’équipe de TV Libertés, une chaîne issue de la mouvance d’extrême droite, pour y animer à partir du mois d’avril l’émission d’entretiens « Ménard sans Interdit », reprenant le titre de la séquence qu’il animait sur I-Télé.
Enfin, Denis Cheyrouze, « figure importante gravitant dans l’orbite de l’Opus Dei » d’après Rue89, est cofondateur et webmestre du site Boulevard Voltaire ; il a également participé à la refondation de la grille de Sud Radio qui a provoqué l’arrivée de Robert Ménard, et l’a coaché pour l’animation de la matinale. Robert Ménard a néanmoins indiqué ignorer ses accointances avec l’Opus Dei avant les révélations du journal en ligne
de Guenin
Usque tandem, Cedric Yishai, abuteris patientiai nostre?