Grèce / Euro : l’acharnement thérapeutique
Le monde de la finance internationale retient son soufle et crie haro sur le gouvernement grec qui se refuse à accepter le diktat de la troïka ( BCE , FMI et Commission ) .
Les Grecs subissent une purge sans pareille, digne du docteur Diafoirus qui a ruiné la Grèce, mais il faut continuer les saignées pour que le malade meurt guéri !
On reste sans voix devant tant d’inepties !
Les Grecs ont certes fait des fautes, au demeurant non sans l’aide de ces banquiers au dessus de tout soupçon que sont ces brillants oligarques de la finance de Goldman Sachs, mais la seule faute qui soit c’est celle d’avoir créé une monnaie unique qui est inadaptée à des économies divergentes !
Le prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz l’a encore répété récemment avec force à quelques députés français à l’Hotel de Lassay – dont j’étais – « il ne peut y avoir de survie de la zone euro sans transferts des pays riches vers les faibles ! »
Or chacun sait que l’Allemagne ne veut pas payer et que la France n’en a plus les moyens .
Dans ces conditions la zone euro est au bout du rouleau de sa propre utopie. Le débat aujourd’hui n’est plus de savoir si l’euro va survivre mais comment on en sort sans trop de casse .
Un autre question se pose : qui va porter la responsabilité de dire » on arrête » en d’autres termes c’est la partie de « patate chaude « qui se joue aujourd’hui entre Bruxelles , Berlin , Paris et Athènes .
La sagesse voudrait que l’on sorte de la religion de la monnaie unique, que dans la sérénité et en toute responsabilité on accepte collectivement la sortie de la Grèce en la planifiant , la Grèce dévaluerait retrouverait une compétivité, la communauté internationale rééchelonnerait sa dette et alors l’économie grecque repartirait.
Mais cela n’a guère de chance d’arriver car on touche au dogme , celui d’un Euro immortel dont on ne peut se libérer !
Alors va venir la sortie panique qui va entraîner une crise systémique qui va balayer les utopies mortifères , l’euro prendra alors toute sa place dans les tragédies grecques , celle d’une machine infernale digne de Cocteau.
Et tel Oedipe les technocrates de Bruxelles pourront alors s’exclamer,
« Nous avons tué celles qu’il ne fallait pas, les monnais nationales et épousé celle qu’il ne fallait pas la monnaie unique . Lumière est faite ! »
Mais trop tard, le destin est toujours implacable pour les utopistes!
Jacques Myard