Marseille: L’après Gaudin à Marseille
Maire de Marseille depuis le 25 juin 1995 soit presque 21 ans, Jean-Claude Gaudin ne semble pas lasser dans cette ville du sud de la France. A l’âge de 76 ans, ce sénateur, ancien prof d’histoire-géographie, assure encore pleinement ses fonctions. Une chose est sûre, l’après Gaudin à Marseille constituera nécessairement un changement brutal. Voici pourquoi.
Un homme aux multiples casquettes
Jean-Claude Gaudin passe plus de 15 ans à enseigner l’histoire et la géographique dans le collège et lycée Saint-Joseph-les-Maristes, à Marseille. Certains de ses élèves ont d’ailleurs témoigné dans le magazine Society. L’un d’entre eux se souvient « Fallait pas l’embêter, sinon, il nous balançait des bouts de craie à la figure ». Prof de caractère, il se lance très vite dans la vie politique. D’abord élu du Centre national des indépendants et paysans sur la liste socialo-centriste menée par Gaston Defferre en 1965, il cumule ensuite les réélections. Dès 1978, il fait son entrée à l’Assemblée nationale, puis se fait élire président du premier conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, entre en 1989 au Sénat puis devient maire de Marseille en 1995. Son mandat a été renouvelé plusieurs fois depuis. Jean-Claude Gaudin cumule également les distinctions. Il est ainsi président d’honneur et membre du bureau de l’Association des maires des Bouches-du-Rhône, docteur honoris causa de l’université de médecine d’Erevan (Arménie) ou encore membre de l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille. Difficile donc pour son potentiel successeur de prendre la relève.
Un fervent défenseur de sa ville
Outre sa popularité qui se ressent au moment des élections, Jean-Claude Gaudin aime sa ville. Il le dit, le fait comprendre et se positionne en véritable défenseur de Marseille. Ce début d’année 2016 a été l’occasion pour le sénateur de montrer à nouveau son dévouement pour sa ville. Le quotidien Libération a en effet fait le choix d’afficher en une de son journal des photos peu attirantes d’écoles à Marseille en écrivant qu’elles représentent « la honte de la République ». Des propos jugés trop « apocalyptiques » et exagérés par Jean-Claude Gaudin qui n’admet pas qu’on fasse de 3 ou 4 écoles en mauvais état une généralité, assurant que pendant l’année 2015 « 31 millions d’euros ont été dépensés en travaux ou en construction. En septembre 2015, il préfère décliner la proposition du président du Sénat Gérard Larcher de siéger au Conseil constitutionnel pour se consacrer à Marseille et à la mise en place de la métropole Aix-Marseille-Provence. Un choix qui est tout à son honneur et qui a tout pour plaire aux habitants.
Si celui ou celle qui prendra la relève après Gaudin aura du fil à retordre pour s’implanter à la place de son prédécesseur, le sénateur-maire alimente depuis le début de l’année la presse. Son élection à la présidence de la métropole Aix-Marseille-Provence a été annulée par le tribunal administratif de Marseille. Il apparait également dans une enquête dans laquelle il est soupçonné de détourner des fonds publics au groupe UMP du Sénat. L’image du maire sera-t-elle conservée dans quelques mois ?