Susciter la dépendance : le mal français
La France est la fabrique de pauvres la plus performante du monde. Notre pays si riche d’atouts, est incapable d’égaler en terme de richesse par habitant le Danemark ou Singapour ; pire, il régresse au point de faire maintenant partie des États à problèmes dits « trop gros pour faire faillite ». Comment en sommes-nous arrivés à faire si bien fonctionner cette fabrique de pauvres ?
Quelques chiffres et ratios clés de la fabrique de pauvres
- La France consacre 32% de son PIB aux dépenses sociales, premier rang parmi les 34 pays de l’OCDE qui y consacre en moyenne 22%
- 70% d’une classe d’âge obtient son baccalauréat alors qu’il n’était que 35% il y a trente ans. Mais le chômage des jeunes atteint 25%[1]
- Les entreprises subissent des prélèvement record à 66,6 % de leurs résultat comptable (contre 29% en Suisse, 33,7% au Royaume-Uni et 48,8% en Allemagne)[2].
- Entre 1990 et 2012 le nombre d’agents publics a augmenté de 26,2% tandis que l’augmentation de la population n’était que de 12,5%. La France compte 5,6 millions d’agents publics dont la masse salariale représente 22% du budget de l’État et 13,5% du PIB, un des niveaux les plus élevés des pays développés.
- Les chômeurs s’ajoutant aux retraités et aux assistés, à peine 40% des Français produisent par leur travail les ressources qui font vivre l’ensemble de la population[3].
- Le dette publique dépasse 92% du PIB et 2 000 Mds€, le déficit dépasse 4% du PIB et atteint 85 Mds€.
- Le déficit commercial est de 4,6 Mds€
- Un pays qui consomme plus que ce qu’il produit s’appauvrit. La fabrique de pauvres empile consciencieusement chaque année déficit budgétaire (depuis quarante ans) et déficit commercial (depuis dix ans).
Plus de chômage, plus d’exclus, plus de pauvres mais toujours plus d’impôts, de taxes, de charges, de dettes censés justement lutter contre les inégalités, faire régner la « justice sociale ». Et si c’était voulu, politiquement planifié ?
Il est de l’intérêt des politiciens de créer la dépendance
L’influence d’un homme politique est proportionnelle à la masse d’argent qu’il distribue. Plus de nécessiteux, c’est plus de dépendance à la redistribution et plus de voix faciles à conquérir. Cynique, pensez-vous ? Mais comment expliquer que depuis au moins vingt ans les commissions, observatoires, rapports, livres blancs, propositions s’enchaînent sans que rien ne change ? Si rien ne change c’est que l’ordre établi satisfait ceux qui nous gouvernent. Tout a très bien été organisé, pensé, gravé dans le marbre de la loi et de la réglementation.
La fabrique de pauvres est donc voulue et assumée par la classe politique quelque soit le bord dont elle se réclame. Lorsque l’environnement économique international était particulièrement porteur, la France aurait pu s’enrichir. Qu’à cela ne tienne, à ce moment, la parade consiste à importer des pauvres et à taxer plus. « La France ne peut accueillir toute la misère du monde » indiquait Michel Rocard en 1989 avant de se reprendre et de préciser « La France ne peut accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part ». Manuel Valls dévoilait que 35 000 étrangers en situation irrégulière (des clandestins qui bafouent la loi) avaient été régularisés en 2013[4], une augmentation de plus de 50% par rapport à 2012. C’est ainsi que même en période économique faste, la France arrive seulement à conserver son rang dans les pays développés, en ne réussissant jamais à faire mieux. Les assistés et les dépendants se multiplient, justifiant ainsi toujours plus d’État, d’interventions, de redistributions et de zélés élus et serviteurs publics.
[1] Le Figaro du 3 décembre 2014
[2] Source étude PWC et Banque mondiale, Les Echos du 2 novembre 2014
[3] Jacques Favilla, Le pouvoir de répondre, Les Echos du 14 janvier 2015
[4] Le Monde du 10 avril 2013. L’immigration totale pour 2013 s’est élevée à 233 517 entrées.