La table souvent rudimentaire pour le plus grand nombre a été le marqueur social de l’aristocratie jusqu’à la Révolution puis de la bourgeoisie
Jamais nous n’avons vu ni ne verrons de grizzli dévorer sa proie autrement qu’avec ses crocs et tenue entre ses griffes.
En cela, ce qui différencie l’homme de l’animal est sa faculté d’adaptation à son environnement qu’il transforme, façonne pour sa seule commodité, son confort exclusif et avec une distanciation par rapport à l’instinct que son appartenance à une espèce pré-tenduemen supérieure lui a dicté.
La vérité est qu’il naît nu et que son combat pour sa survie n’en est que plus âpre. S’il n’a pas disparu, c’est au prix d’un développement surdimensionné de son cortex cérébral, à la faveur d’une nourriture riche, diversifiée, omnivore. Bien sûr, les temps de disette, la famine, les grandes épidémies, la mortalité infantile ont souvent mis l’espèce en danger. Mais l’humanité et malgré les injonctions malthusiennes à limiter les naissances, a étendu sa suprématie à la terre entière.
Son attachement dirons-nous viscéral, vital au « bien manger » érigé en art dans certains lieux et temps, lui a fait porter ses efforts sur la préparation des matières dites premières en plats et mets allant de la recette de ménage à la haute gastro mit des banquets célébrant fêtes religieuses, civiques et familiales.
Sous la République à Rome, la nourriture était fruste et elle atteint un degré de raffinement extrême sous l’Empire jusqu’à l’orgie, à vénérer Bacchus, le Dionysos grec.
En France, la table souvent rudimentaire pour le plus grand nombre a été le marqueur social de l’aristocratie jusqu’à la Révolution puis de la bourgeoisie, en privé et dans les premiers restaurants ouverts rue de Rivoli par les maîtres de rôts et pâtissiers à Versailles.
Maintenant que la science a vaincu épidémies, bactéries, mortalités infantiles, que la santé est gratuite, la table est réduite à son expression la plus simple et la plus rapide.
D.F