JO 2016 – LA FLAMME OLYMPIQUE
Si les torchères des champs pétrilifères ne sont plus pour le Brésil la manne financière escomptée quand, en 2009, le Président Lula et les membres du CIO ont décidé l’accueil des JO 2016 à Rio, la flamme olympique ne faiblit pas dans sa course au flambeau qui précède chaque olympiade.
Simple course de relais, la lampadédromie figurait le rapport idolâtre des hommes à l’élément feu porteur d’espoir, de puissance mais de destruction, aussi.
Allumé, il fallait l’entretenir, le protéger sur l’autel d’Apollon, dieu du soleil dont il est une étincelle dérobée à Zeus par le Titan Prométhée poursuivi par la colère divine.
L’homme préhistorique connaissait sa puissance destructrice par la foudre qui embrasait les forêts ou par les volcans produisant autant d’énergie qu’une bombe nucléaire, à l’instar de l’Eyjafjallajökull en 2010 et le Baroarbunga en 2016 qui ont provoqué en Islande un rideau de feu de 100 m de hauteur.
Le feu a été au centre du foyer quand les hommes l’ont enfin apprivoisé. Le feu a permis de forger le métal. Devenu électrique il a perdu de son caractère sacré mais relève encore de la magie. Ne dit-on pas « la fée électricite » ? Il a fait avancer des automates en produisant l’énergie de l’eau transformée en vapeur, mécanisé, robotisé le travail des hommes en brûlant les ressources des sous-sols, décuplé la richesse des états qui ont développé la fission de l’atome pour détenir une énergie sans limites. Le feu, à tel point valorisé dans la vie des hommes qu’il appartient aussi au vocabulaire amoureux, ne manque jamais de rappeler le mythe prométhéen dans son absolue dangerosité.
Selon le rite antique, le flambeau symbolique allumé le 21 avril dernier à Olympie par « la Grande Prêtresse », -elle se nomme Katerina Lehou, actrice grecque connue- traverse 300 villes du Brésil porté par des relayeurs, celui qui atteindra, le 5 août prochain, le stade olympique de Maracana, marquant le début de la cérémonie d’ouverture des Jeux.
D. FALIÈRE