La primaire de la droite et du centre a offert une victoire éclatante à François Fillon. Une victoire conquise avec un projet à la hauteur de l’enjeu : désamorcer la bombe de la dette qui met en péril l’avenir des générations futures, amorcer la refondation de notre modèle social par la restauration de nos libertés vitales et remettre la France à sa juste place dans le concert de l’économie mondiale. La dynamique enclenchée par la victoire de novembre dernier qui aurait dû donner lieu à une véritable confrontation de projets a été percutée de plein fouet par l’égrenage bien orchestré des éléments de ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’affaire Fillon ».
La vision s’est effacée dans les médias au profit de la suspicion généralisée. Nombre de Français certains de voter Fillon hier, déçus, hésitent dès lors à voter Macron malgré la vacuité et le flou qui entourent son programme et en dépit de l’opacité de sa stratégie. A 39 ans, il semble incarner le renouvellement tant attendu. Vraiment ? Combien d’éléphants du PS ou du Modem adeptes du statu quo se trouvent parmi ses parrains ? La marque de fabrique de cet énarque apparait chaque jour un peu plus clairement comme la préservation du système qui l’a fait émerger et le soutient aujourd’hui.
A l’instar des Français de moins en moins tolérants envers les écarts de conduite de nos élus, j’ai moi-même été choqué par la faute morale du candidat. Bien conscient de ce changement de paradigme, François Fillon avait d’ailleurs proposé dans son programme des mesures essentielles d’assainissement d’un monde aux pratiques courantes très contestables : au maintien du non cumul des mandats, il ajoutait la limitation des mandats à deux renouvellements pour éviter la constitution de dynasties. François Fillon doit aujourd’hui renforcer cette démarche en allant plus loin.
A l’ère du Big Data, toutes les collectivités et administrations vivant d’argent public devraient publier en ligne leur budget détaillé de fonctionnement. Si les parlementaires ne devraient plus pouvoir être consultants, exigeons qu’ils ne puissent pas non plus rester fonctionnaires pour être aussi indépendants des grands groupes que des administrations dont ils sont censés surveiller la qualité du travail et dont ils votent le budget chaque année. Ces mesures simples, accompagnées d’une réduction significative du nombre de parlementaires, restaureraient la crédibilité des dirigeants politiques aux yeux des Français tout en assurant leur renouvellement régulier.
Mais ne perdons pas de vue l’essentiel. Après 44 années de déficits ininterrompus que l’explosion de la pression fiscale n’a pas suffi à endiguer, chaque Français nait avec 80.000 € de dettes sur le dos : 32.000 € au titre de la dette « apparente » de 100 % du PIB, et 48.000 € au titre des engagements non financés de l’Etat, 150% du PIB selon la Cour des Comptes. Faire peser sur nos enfants un impôt futur aussi massif sans leur consentement constitue un grave déni démocratique. De plus, lorsque les taux d’intérêt remonteront, l’Etat français n’aura d’autre choix que de décréter un moratoire sur la dette, ponctionner l’assurance vie et suspendre les remboursements auprès d’investisseurs étrangers pour éviter la banqueroute.
Le programme de François Fillon est seul à éviter ce risque en enrayant la spirale de la dépense et en revenant à une gestion véritablement saine de nos finances publiques. Dire l’inverse aux Français et leur faire croire que l’on pourra sortir de l’impasse en réformant mollement, c’est leur mentir. A cet égard, l’analyse de l’Institut Montaigne rappelle le culte de Macron pour la dépense : chèque culture de 500 € pour les jeunes, assurance chômage universelle sans conditions, exonération de 80% des ménages de la taxe d’habitation afin qu’ils puissent voter des dépenses locales qu’ils n’auront plus à financer.
Ce n’est pas cher, c’est l’Etat qui paye. Cette élection présidentielle est la dernière chance d’éviter le pire.
La liberté prônée par Fillon doit faire tomber des murs, des règlementations et des pans injustifiables de notre fiscalité. Elle implique de cesser la distribution de tranquillisants atténuant la « préférence nationale pour le chômage »… pour enfin libérer l’activité. La lecture factuelle des projets aboutit ainsi à une conclusion évidente, en particulier pour les libéraux. François Fillon est le seul à s’éloigner du consensus mou et du relativisme qui ont anesthésié pendant des années notre classe politique, gauche et droite confondues. François Fillon a récemment dit : « Je ne vous demande pas de m’aimer, mais de me soutenir ». Le 23 avril, mobilisons-nous en faveur du projet de redressement de la France de François Fillon !