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Gabon : imbroglio à l’africaine

Tout a commencé au moment de l’élection présidentielle de 2016
Deux favoris : Ali Bongo président sortant qui avait succédé au francophile Omar Bongo, son père en 2009 et son  opposant Jean Ping
Des émeutes éclatent à Libreville, dès l’annonce de la réélection d’ Ali Bongo Ondimba devant  Jean Ping, qui s’est de son côté auto-proclamé vainqueur en accusant le pouvoir de fraude. Le bâtiment de l’Assemble nationale brûle, la capitale gabonaise s’embrase….
Selon les résultats officiels, le président sortant a été réélu pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant Jean Ping (48,23%), ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, qui a dirigé ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale pendant 41 ans jusqu’à sa mort en 2009. Soit une avance sur son rival de seulement 5.594 voix, sur un total de 627.805 inscrits.
Commence alors un imbroglio judiciaire qui tourne au duel sans merci entre les deux compétiteurs :
Le 2 février suivant, une résolution est adoptée par le Parlement européen pour condamner les violences, violations des droits de l’homme, arrestations arbitraires, détentions illégales et intimidations politiques qui ont suivi la proclamation de résultats « extrêmement douteux » qui remettent en cause la légitimité d’Ali Bongo.
Aujourd’hui, près d’un an après le scrutin présidentiel gabonais, le conflit entre Ali Bongo Ondimba (ABO) et son challenger, Jean Ping, est entré dans une séquence inédite. Par magistrats et avocats interposés, chacun des deux rivaux tente de décrédibiliser, d’isoler ou au moins d’affaiblir l’autre.
Sur ce nouveau terrain d’affrontement, Jean Ping vient de remporter une victoire symbolique : le 26 juin dernier, une juge d’instruction du tribunal de grande instance de Paris a en effet retenu la qualification de « crime contre l’humanité » dans le cadre d’une procédure portant sur l’intervention musclée des forces de sécurité gabonaises au quartier général de campagne de l’opposant, dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016.
À Libreville, on dénonce une machination judiciaire, médiatique et politique, dont l’objectif inavoué est d’isoler ABO.
« Quel dirigeant aimerait s’afficher avec un chef d’État poursuivi pour crime contre l’humanité ? » se demande un conseiller. « Aucun tribunal sérieux ne peut faire prospérer de telles actions », veut croire le porte-parole du gouvernement, dans un communiqué publié le 4 juillet.
Selon lui, la définition du crime contre l’humanité telle que décrite dans le code pénal français ne saurait s’appliquer aux événements des 31 août et 1er septembre 2016.
« Sauf à insulter la mémoire des victimes des heures les plus sombres de l’Histoire (Juifs, Cambodgiens ou Rwandais), les faits évoqués par les avocats du plaignant résultent de procédures classiques de maintien et de rétablissement de l’ordre public gravement menacé par des hordes fanatisées par le discours de haine et de violence d’un homme politique », estime le camp présidentiel.
Courant juillet, la juge devrait convoquer les avocats des parties pour une audition et une confirmation des termes de la plainte. Ensuite, elle devra formuler une demande d’entraide judiciaire auprès des autorités gabonaises et délivrer des commissions rogatoires internationales pour permettre à des enquêteurs français d’enquêter sur place.
Affaire à suivre…..

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