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FONCTION PUBLIQUE: BUREAUCRATIE PESANTE

 

 

Cloisonnement des administrations, démotivation des agents, bureaucratie pesante… Le statut de notre fonction publique est si archaïque qu’il rend impossible toute gestion moderne des effectifs.

 

Cloisonnement des administrations, démotivation des agents, bureaucratie pesante… Le statut de notre fonction publique est si archaïque qu’il rend impossible toute gestion moderne des effectifs.

Bernadette Petit commence à en avoir par dessus la tête. La directrice du Crous de Paris, l’établissement public en charge du logement et de la restauration des étudiants, voit régulièrement débarquer des fonctionnaires n’ayant ni la formation ni les compétences requises.
«J’avais besoin d’un contrôleur de gestion pour mes restaurants universitaires, on m’a envoyé un diplômé en philosophie», déplore-t-elle. Et, pour gérer le service des achats de denrées alimentaires, elle a hérité d’un juriste incapable de négocier le bout de gras avec les vendeurs de brocolis et de tranches napolitaines.

Certains statuts de fonctionnaires datent de l’Ancien Régime

Plus embêtant : une fois qu’elle a formé ses cadres novices, madame Petit les regarde s’enfuir vers les administrations centrales, où ils gagnent jusqu’à 1000 euros de plus par mois. «Je n’ai le droit de leur octroyer que des primes ridicules par rapport à celles du ministère des Finances ou de l’Intérieur», peste-t-elle. Résultat : aucun agent expérimenté ne veut demeurer chez elle.

Ces mésaventures, Bernadette Petit les doit à l’incroyable archaïsme du statut de la fonction publique. On ne le sait pas toujours, mais nos 5,2 millions de fonctionnaires sont en effet répartis en 500 «corps» jaloux de leur autonomie, dont certains remontent à l’Ancien
Régime, comme celui des «ouvriers du service des alcools» ou «des maîtres graveurs des Monnaies et Médailles».

Cet émiettement d’un autre âge n’épargne aucune administration. Au ministère de la Culture, par exemple, on compte pas moins de quarante corps distincts, des «inspecteurs et conseillers de la création et des enseignements artistiques» aux «conservateurs généraux du patrimoine», en passant par les «adjoints techniques d’accueil, de surveillance et de magasinage». Même dispersion au ministère de la Justice, dont les seuls services de protection de la jeunesse abritent vingt-trois de ces chapelles. Ou encore dans nos hôpitaux, dont le personnel est cloisonné en vingt-quatre statuts nationaux (directeurs d’hôpital, personnels de rééducation, psychologues, etc.) et en une kyrielle de corps locaux, comme les «ouvriers d’Etat», les «blanchisseurs et conducteurs ambulanciers» ou encore les «premiers mécaniciens dentistes» de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris

 

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