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Solidité des perspectives économiques et inflation faible encouragent la prise de risque

La politique monétaire

est redevenue le principal sujet de préoccupation des marchés financiers mondiaux. Fin juin, les intervenants ont vu dans les discours du Président de la BCE et du Gouverneur de la Banque d’Angleterre des signes semblant indiquer un début de resserrement généralisé dans les grandes économies avancées hors États-Unis. Les rendements des obligations d’État à long terme ont bondi, avant de se détendre face au niveau modéré des chiffres d’inflation et à des déclarations de banques centrales perçues comme plus accommodantes. En outre, la faiblesse de l’inflation constatée a conduit les marchés à anticiper un durcissement encore plus progressif de la politique monétaire américaine qu’au début juin.

Les marchés mondiaux se sont redressés, stimulés par le recul des anticipations de resserrement monétaire aux États-Unis et par des nouvelles macroéconomiques positives. Les marchés boursiers américains ont atteint de nouveaux sommets en août et les actions des économies de marché émergentes (EME) ont fait la course en tête. Les écarts de rendement sur les obligations d’entreprises ont touché ou approché leur plus bas niveau depuis le début 2008. La volatilité, aussi bien effective qu’implicite, est restée modérée dans toutes les classes d’actifs et notamment dans celle des obligations. L’indice MOVE – qui mesure la volatilité implicite des obligations du Trésor américain – a connu de nouveaux creux historiques. Mi-août, la volatilité a légèrement augmenté en raison de la montée des risques politiques aux États-Unis et des tensions géopolitiques croissantes liées à la Corée du Nord. Elle est toutefois redescendue à de bas niveaux début septembre, même si les tensions politiques restaient d’actualité.

Les incertitudes quant aux trajectoires futures de la politique monétaire, ainsi que l’incertitude accrue quant à la politique économique américaine, ont fortement pesé sur le dollar. Les nouvelles macroéconomiques s’avérant décevantes aux États-Unis mais meilleures qu’escompté dans le reste du monde, le dollar s’est déprécié par rapport aux monnaies de toutes les grandes économies avancées et émergentes. C’est vis-à-vis de l’euro qu’il a perdu le plus de terrain, en raison de l’amélioration des perspectives dans la zone euro et des signaux en termes de politique monétaire.

La faiblesse des mesures de la volatilité et la dépréciation du dollar ont encouragé la prise de risque. Les investisseurs ont montré un appétit particulier pour les actifs des EME, les opérations de portage (carry trade) leur procurant des rendements attrayants. Les investisseurs en Bourse ont utilisé des montants records de dette de marge pour renforcer leurs placements, même si les ratios cours/bénéfices indiquaient que les valorisations des actions étaient peut-être excessives par rapport au passé. Enfin, des signes de quête du rendement ont été observés sur les marchés obligataires : les volumes d’émissions ont augmenté sur les marchés des prêts à effet de levier et des obligations à haut rendement, tandis que les clauses contractuelles se sont détendues.

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