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POURQUOI COPE PEUT NE PAS GAGNER

 

 

 

Dans les sondages, l’écart semble effectivement insurmontable. François Fillon récolte entre 45 et 50 %, quels que soient les adversaires auxquels il est opposé. Jean-François Copé, lui, n’obtient jamais plus de la moitié des intentions de vote en faveur de son rival. Mais que valent réellement les études réalisées ? La première limite de ces consultations est la population interrogée. Les militants à jour de cotisation ne sont pas les sympathisants qui répondent aux enquêtes des sondeurs. Et si les exemples récents de compétitions électorales lors desquelles les seuls adhérents étaient conviés à se prononcer, les sondeurs ont donné le bon vainqueur (Royal en 2006, Panafieu pour la municipale de Paris en 2007 et Pécresse pour la régionale d’Ile de France en 2009), il s’agissait toujours de primaires. Le choix du candidat le mieux placé dans les sondages avait alors un sens : choisir celui qui fera gagner son camp.

 Dans le cas d’une élection à la tête d’un parti en revanche, la dichotomie sympathisants/adhérents retrouve son sens : les militants souhaitent avoir à leur tête l’un des leurs, c’est-à-dire un personnage dont le discours est plus marqué, plus clivant, et perçu comme plus proche dans ses préoccupations. C’est ainsi qu’en 2008, Bertrand Delanoë, pourtant favori des sondages mais assumant un positionnement de centre-gauche, a été très rapidement éliminé par les adhérents, laissant Ségolène Royal, dont les réseaux militants étaient alors à leur apogée, et Martine Aubry, qui pouvait compter sur l’appui des plus grandes fédérations du PS, en découdre pour devenir Première secrétaire. Laquelle l’avait emporté grâce justement à sa maitrise des opérations électorales, dirons-nous pudiquement. Ce qui sera là encore un enjeu fondamental puisque le scrutin sera organisé avec des bureaux de vote « papier »,  par circonscription, ce qui suppose une faible participation, et par conséquent une forte influence des militants les plus impliqués et des structures fédérales.

La quasi-certitude d’un duel

Au-delà des différences de raisonnement entre l’opinion et le corps électoral militant, la configuration proposée par les instituts aux sondés est très éloignée de l’offre électorale que les adhérents de l’UMP auront à disposition. En effet, les statuts exigent pour concourir de pouvoir réunir les fameux 8000 parrainages d’adhérents à jour de cotisation en juin 2012. Et, aujourd’hui, nous avons pu compter ceux de Copé dans 2 des plus grandes fédérations : les Bouches du Rhône et les Alpes-Maritimes, respectivement 4ème et 3ème contingents nationaux. Un peu plus de mille pour la fédération de Jean-Claude Gaudin, un peu moins pour Michèle Tabarot, député-maire du Cannet et ancienne présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée.

Des chiffres qui nous renseignent sur le potentiel de parrainages du candidat Copé : entre 13 000 et 18 000, pour celui qui est, de loin, le mieux placé pour cet exercice en sa qualité de patron « sortant » (et donc tous les fichiers à disposition ainsi qu’une immense majorité de l’appareil). Si François Fillon devrait également dépasser les 10 000 parrainages (bien qu’il n’atteigne pas les 200 dans les Bouches du Rhône par exemple), il serait extrêmement surprenant qu’une autre candidature surmonte ce premier obstacle.

 

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