Polémiques autour d’un bouquet de tulipes
Je ne crois pas en la mort de l’art mais je crois au cynisme de certains artistes…. disons plutôt « plasticiens ».
Jeff Koons en fait partie. Ancien trader ce qui dit beaucoup du personnage, il est devenu l’emblème d’un art industriel, spectaculaire et spéculatif et il fait ce qu’il sait faire : de l’argent.
Il n’est pas le seul mais il a profité du marché de l’art qui est devenu fou notamment à partir de la loi Fabius, excluant les œuvres d’art de l’assiette fiscale: les spéculateurs se sont mis à investir sur ce marché pour éviter les impôts, ce qui a conduit ici comme ailleurs à des bulles spéculatives surévaluant des objets dans un but où la finance se le disputait au snobisme.
Ce chouchou des médias et autres institutions culturelles, pratique un art potache, ludique, très kitsch comme il est convenu de le nommer et il s’est mis en tête d’offrir en 2015 en hommage aux victimes des attentats à Paris une œuvre géante en bronze, acier inoxydable et aluminium. Elle représente une main tenant un bouquet de 11 tulipes multicolores d’une hauteur de 12 m (la douzième fleur manquante représente les victimes qui ont perdu la vie)
Rien de transgressif ni de scabreux en apparence, même si on a pu y voir dans ce bouquet un lot de préservatifs fanés… Pas de revendication sociale, ni politique. Juste des tulipes grossières, de mauvais goût, aux couleurs criardes, vulgaire en somme. Quelque chose de dérisoire mais qui est magnifié par sa monumentalité et par son environnement car la difficulté de ce genre d’oeuvre est qu’elle ne peut rester autonome , il lui faut un écrin.
C’est donc le choix de l’emplacement de l’œuvre qui déchaîne les passions. De tous les emplacements proposés par la mairie de Paris, c’est l’artiste lui-même qui aurait choisi le lieu. Mais après maints atermoiements elle doit être inaugurée vendredi 4 octobre, dans les jardins des Champs-Elysées, entre le Petit Palais et la place de la Concorde.
L’artiste est soupçonné d’opportunisme (profiter de l’émotion liée à un drame national) pour imposer son « cadeau » dans un des lieux les plus emblématiques de la capitale française s’apparentant à du placement de produit, une technique de publicité qui utilise la mise en avant d’un produit dans différents supports. L’artiste entend encore une fois occuper délibérément l’espace public pour «réinventer la monumentalité». C’est une des caractéristiques de certains courants contemporains: un nouveau rapport à l’exposition et au public. On quitte l’espace privé des galeries avec le souci de phagocyter des lieux chargés de mémoire comme ce fut le cas à Versailles dans les grands appartements royaux en 2008
Sa place était sans doute davantage à Marne la Vallée dans le royaume de Mickey !
Sandrine de La Houssière
Anonyme
5
Anonyme
2