LES HOPITAUX PUBLICS FACE AU COUT DES RETRAITES
Les coûts des soins dans les hôpitaux publics sont en moyenne de 22% supérieurs à ceux des cliniques privées. Un écart déjà très pénalisant pour l’équilibre de l’assurance maladie. Mais avec la charge croissante des retraites des fonctionnaires hospitaliers, confirmée dans le budget de la Sécurité sociale (PLFSS 2013), c’est la survie même des hôpitaux publics qui est en cause.
Comme dans tout le secteur privé, les cotisations retraite des salariés des cliniques sont d’environ 11%, et celles de leurs employeurs d’environ 15%, soit un total de 26% du salaire brut [1]. Ces taux ont quasiment doublé depuis 40 ans mais les partenaires sociaux et les gouvernements semblent d’accord pour ne pas les augmenter significativement à l’avenir. Une position raisonnable au moment où la compétitivité des entreprises françaises est au cœur des préoccupations de tous les partis et où il est fortement question de réduire le coût du travail. En Allemagne le taux de cotisations retraite est actuellement de 19% et ne pourra pas dépasser 22% en 2020.
Pour le million de fonctionnaires des hôpitaux, le taux de cotisation salarié est de 8,4%, et un plan d’alignement sur celui du privé a été décidé en 2008 : en 2020, ce taux sera aussi d’environ 11%. Le taux de cotisation de leurs employeurs (les hôpitaux publics) est de 27,30 %, soit 12,30 points de plus que dans les cliniques (ou 80% de plus) : une mesure objective du surcoût résultant des divers avantages retraite dont bénéficient ces fonctionnaires par rapport à leurs collègues des cliniques ayant les mêmes métiers. Les frais de personnel représentant 70% des dépenses totales des hôpitaux [2], cette surcharge venant des retraites n’explique cependant pas la totalité des 22% de surcoût des hôpitaux par rapport aux cliniques, mais y contribue pour 9%.
Source: http://www.ifrap.org/