Airbnb licencie avec style : pourquoi la lettre du PDG est devenue virale
Aux États-Unis, on l’a appelé l’ »Apocalypse Airbnb ». S’il est un modèle qui a été dépassé par la pandémie, c’est sans doute celui de l’économie de partage.
Airbnb rassemble alors tous les éléments de l’entreprise touchée (coulée ?) par le coronavirus : les voyages, réduits à zéro dans le monde entier, et l’esprit collaboratif de partage, qui implique une certaine confiance. Selon AirDNA, une société d’analyse des locations en ligne, les réservations sur Airbnb ont diminué de 85 %, et les annulations de près de 90 %.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre pleine d’empathie, le PDG Brian Chesky a dû communiquer le licenciement de 1900 personnes sur un total de 7500, soit plus de 25% de l’effectif. Voici quelques extraits : « Nous vivons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie, et lorsqu’elle a commencé à s’étendre, les voyages à travers le monde se sont arrêtés. L’activité d’Airbnb a été durement touchée, le chiffre d’affaires de cette année devrait être inférieur à la moitié de celui de 2019. (…) Le résultat est que nous devrons nous séparer des coéquipiers que nous aimons et apprécions. Nous avons des gens formidables qui quittent Airbnb, et d’autres entreprises auront la chance de les avoir. »
La direction de l’entreprise californienne, qui devait être cotée en bourse cette année mais a perdu en quelques semaines la moitié de sa valeur, a tenté de trouver des parades à son modèle : relier la demande de logement du personnel de santé, de ceux qui vivent en famille et qui veulent se mettre en quarantaine, et l’offre d’hôtes, en rabaissant à zéro le coût des commissions. Tentative louable mais qui n’apporte évidemment pas de revenus. Une deuxième initiative est intéressante, mais très marginale : la conversion des logements en bureaux pour ceux qui sont en télétravail et ne peuvent travailler de chez eux. Le coworking dans un Airbnb. Restera à voir si la tendance prend.
Anne Lemoine
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