Corinne Calendini : » Wallsburg, une ville endormie, une ville hors du temps. »
« Wallsburg : population 250 habitants lors du dernier recensement. La ville est grande comme un petit quartier de Los Angeles. Des petites maisons de construction moderne côtoient des fermes ou des ruines de ranch. La rue principale s’étend depuis la station-service jusqu’au bureau de poste sur un mile. Il n’y a pas de commerce, pas de café, pas de travail. À 5 h 45, les hommes partent presque tous ensemble travailler. À tel point que l’on pourrait croire que la ville est animée. Quinze minutes plus tard, le calme retombe jusqu’au soir. Le bus scolaire vers 8 h 00 va sortir la ville de sa torpeur pour la replonger encore plus profondément dans son sommeil.
Dans sa chambre, il enfile un jean négligemment posé sur la chaise. Il ouvre son armoire, des piles de t-shirts blancs. Pas de couleurs. Tous rangés impeccablement. La chambre est rudimentaire, fonctionnelle. Aucune décoration au mur et aucun désordre. Tout est parfaitement propre et parfaitement à sa place, comme ce seul et unique cadre photo de ses parents sur la commode.
D’un mouvement presque machinal, il se dirige, une fois chaussé, vers la cuisine. Il allume la radio. Le son n’est pas clair, la radio est manuelle, l’antenne est cassée. Seul assis à la table, il engloutit un bol de flocons d’avoine avec du lait arrosé de miel, les yeux dans le vide. Soudain, l’alarme d’un réveil sonne : 5 h 40. »
Anonyme
4.5