Liberland, un nouvel état : qui sont les citoyens du Liberland et quelles sont leurs motivations?
Il s’agit dans une écrasante majorité d’hommes, plutôt jeunes et aisés, qui gravitent dans le monde de la finance et des cryptomonnaies. On peut toutefois distinguer plusieurs profils. D’abord les pionniers, c’est-à-dire ceux qui ont formé un commando à l’été 2015 pour tenter de rallier le Liberland. Ils étaient emmenés à l’époque par Niklas Nikolajsen, un entrepreneur des cryptomonnaies aujourd’hui multimillionnaire. Il est d’origine danoise mais est établi en Suisse, dans une commune où la fiscalité est minimale. Dans leur esprit, cette expédition tenait d’une nouvelle conquête du Far West, il s’agissait d’aller occuper la terre d’un nouvel État où tout serait possible. Leur tentative n’a toutefois pas été couronnée de succès et ils ont plutôt passé l’été à patauger dans un marécage. L’ambiance était plutôt potache.
On peut ensuite évoquer cette autre catégorie de Liberlandais qui a cherché à acquérir la citoyenneté par soutien philosophique, en pensant que cela ferait avancer la cause libertarienne dans le monde. C’est le cas par exemple de Roger Ver, aka Bitcoin Jesus, qui a déclaré avoir soutenu le projet en y injectant plusieurs dizaines de milliers de dollars et en acquérant la citoyenneté. Ces personnes sont généralement établies, on les trouve dans les cercles diplomatiques de pouvoir. Ils usent de leur influence pour faire connaître le Liberland. Le président Vít Jedlička est d’ailleurs fréquemment invité dans des forums et conférences aux quatre coins du monde. Le point commun entre ces deux franges est l’opposition viscérale à l’État ainsi qu’à toute forme de doxa qui s’imposerait à eux.
Le Liberland, en forme longue la république libre du Liberland (en tchèque : Svobodná Republika Liberland), est une micronation, proclamée le avril 2015 par Vít Jedlička sur un territoire situé sur la rive ouest du Danube, à la frontière entre la Croatie et la Serbie. Il revendique une petite parcelle de terre, au bord du Danube, appelée Siga. En raison du différend frontalier entre la Croatie et la Serbie, certaines terres sont revendiquées par les deux pays, d’autres par aucun.