Le grand boom des petites librairies en France
La France compte 3 500 librairies indépendantes. Fragilisées par la crise sanitaire puis reconnues comme « commerces essentiels », elles élargissent leurs activités, organisent rencontres, dédicaces, débats… Au point de devenir de véritables maillons de notre vie culturelle et démocratique.
D’après le Centre national du livre, cet élan positif touche de plus en plus de petites communes en France. Pour de nombreuses librairies, ouvrir dans ces zones est un acte militant, guidé par l’envie d’offrir aux habitants un service culturel de proximité.
L’image de la librairie résistant à la crise sanitaire a essaimé, dans les médias, la profession se félicitant par la suite de son statut de « commerce essentiel » et de l’attachement des Français à ces lieux de vente du livre.
À l’heure où les sites de e-commerce nous permettent d’accéder aux livres à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, que représente cet espace qu’est la librairie ? En quoi sont-elles à ce point essentielles dans nos existences que leur ouverture et fermeture fassent l’objet d’un bras de fer avec l’État, de débats et de polémiques ? Faut-il y voir un enjeu pour les seuls citoyens friands de lecture, quand une partie de la France voit fermer ses dernières maisons de la presse ?
Face à ces multiples défis, les libraires, au XXIe siècle, se réinventent et renouvellent leurs pratiques, leurs programmations, leurs animations, au point d’assumer de devenir parfois une nouvelle place du village, ouverte sur les séismes du monde, et les convulsions de nos sociétés.
Que raconte cet engouement pour les 3 500 librairies dites « indépendantes » (le réseau le plus dense au monde !) captant 40 % des parts de marché ? Est-il un nouvel espace de rencontres, de socialisation, de politisation, quand certains territoires français tendent à voir s’assécher les liens culturels, politiques, et sociaux ?