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Anne-Laure BLIN : « Il faut arrêter de tout décider à Paris »

Hier matin, la ministre de la Culture, Rima ABDUL MALAK, et la ministre déléguée en charge des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia GRÉGOIRE, présentaient un plan gouvernemental en faveur des métiers d’arts. 

Si ce plan interministériel est indéniablement une initiative louable, les mesures présentées sont bien loin de répondre aux enjeux auxquels sont exposés ces métiers rares. Les risques de disparition de nos territoires d’importants savoir-faire sont très forts.

Si à l’évidence les métiers d’art revêtent un volet culturel et de sauvegarde de nos patrimoines, il est vital d’avoir bien à l’esprit que ces entrepreneurs aux savoir-faire rares œuvrent à l’attractivité de la France et ont une véritable plus-value économique pour notre territoire national. 

Pérenniser ces métiers d’excellence commande un véritable décloisonnement entre le monde de l’éducation nationale et le monde de l’entreprise. « Je regrette que le Ministre de l’Education nationale n’ait pas pris part à cette présentation alors que le ministère doit être partie prenante dans cette transmission de la culture des métiers manuels » indique Anne-Laure BLIN, présidente du groupe d’études « Commerce, Artisanat et Métiers d’art » de l’Assemblée nationale. 

L’artisanat et – à fortiori l’artisanat d’art – mérite une véritable politique publique volontariste pour promouvoir le sens du Beau auprès des jeunes générations de chaque territoire.

Rapprocher les artisans, les fédérer aussi doit être une volonté partagée au plus haut niveau de l’Etat pour que ces professionnels se sentent valorisés et enfin pris en compte. « Il faut recenser de manière très précise les métiers rares amenés à disparaître à très court terme pour cibler les efforts et susciter des vocations dès le plus jeune âge » ajoute Anne-Laure BLIN

« Je crois en une nécessaire véritable proximité entre les territoires – notamment les Régions – et les artisans d’art pour que les liens tissés puissent ouvrir de véritables horizons d’orientation et ainsi œuvrer à remédier enfin aux difficultés d’embauche et de transmissions d’entreprises. Il faut arrêter de tout décider à Paris, nos acteurs de terrains sont des acteurs essentiels » complète Anne-Laure BLIN.

En outre, si évoquer le volet international des métiers d’art peut être un angle de développement de certaines entreprises de taille relativement importante, les problématiques aujourd’hui qui se posent sont plus de nature réglementaire que commerciale. 

En effet, « pour exemple, à l’heure où l’Europe évoque la fin de l’utilisation du plomb, ce sont tous nos vitraillistes français qui sont menacés et pour lesquels il convient de se mobiliser mais dont il n’a été nulle question ce matin » regrette  Anne-Laure BLIN

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