Elections au Gabon : Peu de doutes sur la candidature d’Alexandre Barro Chambrier
« Il faut se hâter lentement ». C’est sans doute par cette phrase qu’Alexandre Barro Chambrier (ABC) se décrit le mieux. L’économiste prépare depuis plus d’un an sa candidature pour l’élection présidentielle du 26 août 2023. Bien qu’il tarde à se déclarer, il semble bien déterminé à prendre le pouvoir.
Une carrière internationale et politique
Alexandre Barro Chambrier commence sa carrière comme administrateur au Fonds Monétaire International (FMI), avant d’intégrer le gouvernement sous la mandature d’Omar Bongo Ondimba en tant que Secrétaire d’État auprès du ministre de la Culture, de la Francophonie, de la Jeunesse, des Sports et de l’Éducation Populaire. Toujours sous d’Omar Bongo Ondimba, il deviendra par la suite Ministre Délégué auprès du ministre de l’Économie Forestière, des Eaux, de la Pêche et de l’Environnement, chargé de la Protection de la Nature ; puis Ministre Délégué auprès du Ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, du Budget et de la Privatisation.
Lorsque Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo Ondimba arrive au pouvoir en 2009, ABC occupe le poste de Ministre délégué auprès du Ministre du Développement, de la Performance Publique, de la Prospective et de la Statistique puis de ministre des Mines du Pétrole et des Hydrocarbures.
De 2006 à 2016, il devient député. En 2012, parallèlement à sa fonction de législateur, il devient membre du Parlement Panafricain – l’assemblée consultative de l’Union Africaine dont le siège est à Midrand en Afrique du Sud -.
De 1988 à 2016, ABC était membre du Parti Démocratique Gabonais (PDG), qu’il quitte en 2016 pour créer le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM).
« J’ai l’intention de déloger ceux qui gèrent notre pays, et les envoyer dans l’opposition pour aller réfléchir », assure Alexandre Barro Chambrier
Le 1er juillet 2023, le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité semblait confiant et déterminé devant la population des PK. Dans un langage franc et direct, Alexandre Barro Chambrier a réaffirmé l’ambition d’Alternance 2023 – qu’il partage -, d’instaurer le changement à la tête du pays.
« Je suis venu vous dire que le combat pour le changement nous concerne tous. C’est un combat politique où nous voudrons que les votes soient respectés. Il faut dire à notre parent que si en 14 ans il n’a rien fait, pourquoi réclamer un troisième mandat ? Pensez-vous que les cinq prochaines années, on peut avoir quelque chose de lui ? », a interrogé le leader du RPM.
Après avoir dressé un tableau négatif des quatorze années de gestion du régime en place, notamment l’absence de réalisations et d’investissements dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la route, de l’eau et de l’électricité, ABC a exhorté ces concitoyens à prendre leurs responsabilités. Selon lui, en s’appuyant sur le candidat du consensus qui sortira du groupement Alternance 2023 et sur la détermination de la population, il sera possible de tourner la page de l’ère Bongo et du PDG.
« Lorsqu’un pays est en danger, c’est un problème de survie qui doit nous interpeller pour mettre un terme à ce danger avant qu’il ne soit trop tard. Nous devons arrêter la saigné ! Nous pouvons le faire ! Nous allons le faire ! L’heure est grave. Il est de notre intérêt que les choses changent. Chacun doit savoir ce qu’il veut », a martelé le président du RPM, assurant qu’il prendra ses responsabilités le moment venu.
« Je ne suis pas du genre à fuir mes responsabilités. J’ai l’intention de déloger ceux qui gèrent notre pays, et les envoyer dans l’opposition pour aller réfléchir. Je compte sur vous pour dire qu’on ne peut plus continuer ainsi. Il ne s’agit pas d’un problème personnel, mais plus plutôt d’un problème de gestion conduit par un clan et pour lequel le résultat n’est pas bon », a souligné ABC. Cette citation souligne bien son intention de se porter candidat aux prochaines élections.