La voiture électrique est-elle vraiment vertueuse? Par xavier Drouet
Émissions de Gaz à effets de serre
L’impact carbone de la voiture électrique repose principalement sur deux paramètres : l’énergie utilisée pour produire l’électricité qui l’alimentera et son poids (qui dépend de la masse de batteries embarquées).
La consommation énergétique du seul usage varie de 12 à 20 kWh pour 100 km car elle dépend du modèle, du type de conduite, de l’utilisation de fonctions non motrice (chauffage, …). En prenant une valeur médiane de 15 kWh/100km l’émission de CO2 sera de 540g/100km en France avec un électricité dont l’empreinte CO2 est 36g/kWh (sur le cycle de vie de la production – données RTE), et sera de 4,5 kg/100 km en Chine où la production d’un kWh d’électricité génère 300 g de CO2. Pour mémoire un véhicule thermique émet 15 à 20 kg de CO2/100km
La fabrication les véhicules électriques émet plus de GES que la fabrication de véhicules thermiques : d’après un avis publié par l’ADEME en 2022 la production d’une voiture « compact diesel » émet 4 tonnes de CO2 alors que la fabrication de véhicules électrique émet de 5 à 15 tonnes de CO2 selon qu’il s’agit d’une citadine pouvant stocker 22kWh ou d’un SUV qui dont les batteries peuvent emmagasiner 100 kwh
Ainsi, en France, sur l’ensemble de son cycle de vie la voiture électrique émet deux à trois fois moins de GES que la voiture thermique.
Autres pollutions
A l’usage la voiture électrique n’émet pas d’oxyde d’azote et elle est silencieuse. En revanche elle relargue des particules fines « hors combustion » produites par l’abrasion des pneus et le freinage.
La fabrication des batteries fait appel à des constituants (lithium, cobalt, manganèse notamment) dont l’extraction est énergivore, consomme de grande quantité d’eau et relargue des co-produits toxiques et/ou localement indésirables (arsenic, rejets acides, …).
On voit là que la voiture électrique telle que nous la connaissons aujourd’hui est globalement bénéfique sous réserve de disposer d’une électricité fortement décarbonée et de renoncer aux modèles excessivement alourdis par les batteries qui leur donnent une grande autonomie. A terme, la réutilisation et le recyclage des batteries devra être optimisée pour limiter les effets de l’extraction de leurs composants en attendant le développement d’autres technologies d’accumulation de l’électricité.