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La vraie histoire de Noël

Alors que nous nous apprêtons à fêter Noël, que savons-nous vraiment de cette célébration ? Pourquoi un 25 décembre alors que nous ne connaissons pas la date de naissance exacte de Jésus ?

Noël n’a pas toujours été la fête que l’on connaît aujourd’hui. Depuis des millénaires, dans de nombreuses régions du monde, le mois de décembre est le théâtre de rites et de célébrations liées à la lumière. Différentes cultures et religions ont contribué, à travers les âges, à créer l’esprit de Noël, à la croisée des chemins entre paganisme et chrétienté.

Les fêtes du solstice d’hiver

Avant d’être une fête chrétienne, Noël était un rite païen qui célébrait le solstice d’hiver. Son nom : Yule, en langage viking. C’était l’une des huit dates importantes ponctuant l’année dans les cultures nordiques. Chacune correspondait à un moment important du cycle des saisons et donnait lieu à des célébrations. Nombre de ces fêtes font encore partie de nos traditions, nous avons simplement oublié leurs origines car des religions plus récentes se les sont réappropriées.

Au nord de l’Europe à partir de novembre, le soleil disparaît et l’obscurité s’installe pour quelques semaines. Selon les croyances ancestrales, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, la frontière entre le monde des morts et le monde des vivants est ouverte (l’ancêtre d’Halloween). L’âme du soleil monte au ciel et ne redescendra que quelques semaines plus tard, lors du solstice d’hiver, date à partir de laquelle les jours commencent à rallonger : c’est la renaissance du soleil.

La fête de la lumière

Yule a donc lieu le jour du solstice d’hiver, le 21 décembre dans l’hémisphère nord. C’est le jour le plus court de l’année. Lors des solstices, l’axe de la Terre atteint son inclination maximum avant de repartir dans la direction opposée. On arrive au bout d’un cycle, on en commence un nouveau. Le 21 décembre, le soleil va donc renaître après avoir décliné pendant de longs mois. C’est la victoire de la lumière sur l’obscurité, reprise par les chrétiens avec le concept de la nativité. Cette renaissance de la lumière a été liée à la naissance de Jésus. D’ailleurs, toutes les décorations de Noël son axées sur la lumière : bougies, lumières dans les rues, feux de joie, sapin éclairé, etc.

L’arbre de noël

L’arbre décoré nous viendrait aussi des cultures nordiques. Ce serait une référence à l’arbre-monde dans la mythologie nordique, un arbre sacré qui prend appui sur la terre et monte vers le ciel. Reliant 3 mondes : le monde des Dieux, des humains et de l’obscurité, il ancre ses racines dans le monde obscur tandis que ses branches sup­portent la voûte céleste constituant un passage entre les Dieux et les hommes. Lors de Yule, le soleil revient sur terre par ce passage (tout comme le père-noël descend par la cheminée). L’étoile au sommet du sapin fait quant à elle référence à l’étoile polaire qui fait partie de la constellation de la petite ourse, qui ressemble étrangement au traîneau du père-noël.

Il faut attendre plusieurs siècles avant de retrouver cette tradition en Europe. Les premiers arbres de noël décorés font leur apparition en Alsace. Certains attribuent aussi à Luther la décoration du premier arbre de noël avec des bougies, symbole de la lumière du Christ. En 1933, le Vatican déclare néanmoins que l’arbre de noël est une coutume païenne, non chrétienne.

Dans la Rome antique, les Saturnales

Dans la Rome Antique, du 17 au 25 décembre, on célébrait les Saturnales, donnée en l’honneur du Dieu Saturne. Ces fêtes étaient également liées au solstice d’hiver. Elles s’achevaient le 25 décembre, qui désigne encore une fois la renaissance du soleil. Sept jours de fêtes où les activités militaires et judiciaires étaient suspendues, on cessait les travaux aux champs et on festoyait tous ensemble. Les maisons s’ornaient de plantes et de branches de sapin où famille et amis se rassemblaient et s’offraient des cadeaux.

Ces fêtes étaient également une période d’inversion sociale qui commémorait le fait que sous le règne de Saturne, « les mortels vivaient comme les Dieux ». L’espace de quelques jours, les maîtres servaient leurs esclaves. On désignait un roi des Saturnales, issu du peuple, un pouvoir éphémère et symbolique.

La christianisation de croyances païennes

Au cours des premiers siècles après JC, alors que l’empire Romain commence à se déliter, apparaît le Sol Invictus, le soleil invaincu, inspiré par les figures d’Apollon et du Dieu Mithra, un Dieu indo-iranien très populaire dans l’armée romaine. L’empereur Aurélien instaure des célébrations en son nom le 25 décembre dans tout l’empire romain. Elles suivent les Saturnales et ont pour objectif d’instaurer un culte commun à tout l’empire afin de renforcer le sentiment d’appartenance de ses différentes provinces, toutes restant attachées à leurs cultes respectifs.

Au 4ème siècle après JC, chrétiens et païens s’affrontent au cœur de l’empire romain, menaçant son unité. Les adeptes du christianisme, religion toute neuve, étaient souvent persécutés par les païens, pourtant les chrétiens ne cessent de croitre en nombre.

Il est urgent pour le pouvoir politique d’agir. L’empereur Constantin (qui n’était pas chrétien, il s’est fait baptiser sur son lit de mort) décide une réconciliation artificielle en faisant coïncider les célébrations religieuses des deux camps. Il réunit la commémoration du soleil invaincu et la naissance de Jésus afin d’apaiser les tensions. Et la signification du 25 décembre est issu de son décret, un acte politique délibéré qui ne suffira pas à sauver l’empire romain mais fixa la naissance de Jésus le 25 décembre, désormais le jour de Noël.

Des vikings aux romains, la tradition même modifiée, perdure. Qui a dit que les hommes n’avaient plus de mémoire ?

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