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Guyane: le peuple Hmong a trouvé sa terre promise

Les Hmong sont originaires des régions montagneuses du Sud de la Chine, où ils sont officiellement intégrés dans la « nationalité » Miao qui inclut différents sous-groupes tels que les Hmu, les Kho Xiong et les A hmao. En république populaire de Chine, au Viêt Nam, au Laos, en Thaïlande, en Birmanie et au Cambodge, la législation différencie la « citoyenneté » selon le droit du sol également appliquée à tous les habitants , de la « nationalité » au sens d’ethnie appliquée selon le droit du sang à telle ou telle population identifiée par la langue, ses origines et sa culture spécifique (chinois 民族, mínzú) : c’est ce qui permet de dénombrer les Hmong aux recensements

Démographie

Le nombre d’habitants dans la diaspora hmong est estimé entre 4 et 5 millions4. Les Hmong établis au Laos représentent 7,9 % de la population laotienne, soit environ 438 300 personnes selon le recensement laotien de 1989.

Agriculteurs montagnards itinérants et éleveurs de bétail propriétaires de petites parcelles, les Hmongs ont été nombreux à refuser la collectivisation et la sédentarisation forcée voulue par les communistes laotiens, au point que certains se sont engagés contre ces derniers aux côtés des Français, puis des États-Unis après la défaite française. Pendant la guerre du Viêt Nam, une guérilla hmong armée par la CIA s’oppose aux autorités communistes du Laos : c’est le « conflit hmong », mais tous les Hmong n’ont pas combattu contre le Pathet Lao et cartains y ont au contraire participé, par exemple le président de l’assemblée nationale laotienne, Faydang Lobliayao.

À la suite de ces conflits, à la fin du xxe siècle et au début du xxie siècle, une partie non quantifiable de la guérilla Hmong s’est réfugiée dans la jungle dans la zone de Xaysomboun, traquée par les armées laotienne et vietnamienne, pour avoir « aidé les impérialistes ». En 2005, ils n’étaient plus que 8 000, contre plus de 30 000 une dizaine d’années plus tôt.

Dans la province de Xieng Khouang, au Laos, la population hmong a été victime du plus intense bombardement de populations civiles du xxe siècle depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’aviation américaine, bombarda la piste Hô Chi Minh dans les années 1970. On estime les victimes à plus de 20 000 victimes et les bombes à sous-munitions non explosées continuent à tuer depuis la fin de la guerre.

À l’issue de la guerre civile laotienne conclue par la victoire du régime communiste en mai 1975, un nombre important de Hmong fui le Laos pour se rendre dans un premier temps dans des camps de réfugiés situés en Thaïlande, avec l’ouverture du camp militaire Namphong pour l’accueil des premiers réfugiés laotiens, dont les Hmong, le 10 mai 1975. Leur nombre est tel qu’en 1976, s’ajoutent les camps de réfugiés supplémentaires de Ban-Vinai, Non-Khai, Poua, Ubone, Outradith et Chiang-Khang.

Entre 1975 et 1978, des avions gros-porteurs récupèrent une partie des réfugiés politiques Hmong, qualifiés de « guérilleros de la liberté victimes d’un génocide » par la presse occidentale et de « traîtres, laquais de l’impérialisme colonial et américain » par les autorités laotienesIls sont répartis dans des pays d’accueil comme les États-Unis, la France (notamment en Guyane) et l’Australie.

Hmong en Guyane

En l’an 2000, environ 1 600 Hmong (statistiques françaises) vivent en Guyane, dont la moitié a moins de 18 ans. Ils sont répartis en quatre villages qu’ils ont eux-mêmes construits :

  1. Cacao créé en 1977 en pleine forêt, d’accès difficile ;
  2. Javouhey, fondé en 1979, à 30 km de Saint-Laurent-du-Maroni, sur le site de l’ancienne léproserie de l’Acarouany, fondée en 1822 par la mère Javouhey
  3. Rococoua, fondé en 1990 aux environs d’Iracoubo avec une quinzaine de familles
  4. Corrossony, fondé vers 1990 aux environs de Régina avec une douzaine de familles dont la plupart vivaient en France métropolitaine avant de venir s’installer en Guyane française.

Il s’agit de descendants de groupes villageois originaires du Laos. Fuyant l’état communiste, ils sont internés en 1975 dans des camps de réfugiés thaïlandais. La reconnaissance par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés de leur statut de réfugiés politiques leur permet d’être accueillis dans divers pays occidentaux. Les États-Unis en accueilleront quelque 100 000 et la France 10 000. On leur prépare en Guyane des villages créés de toutes pièces avec l’idée d’y transférer des groupes de familles pouvant retrouver leurs conditions de vie antérieures.

Les Hmong arrivent en Guyane en 1977. Ils y ont été installés dans l’idée de peupler la Guyane et y développer l’agriculture. Ce projet s’insère dans le « Plan Vert », lancé par le secrétaire d’État aux DOM-TOM de l’époque, Olivier Stirn. Il partait d’un constat accablant pour ce département d’outre-mer : sous-peuplée, la Guyane ne comptait que 55 000 habitants pour un territoire représentant un cinquième de la métropole, avec des ressources très peu exploitées (hormis l’orpaillage) et une activité économique très réduite et dépendante de la métropole

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