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Aluku : société coutumière de l’intérieur guyanais

Les Alukus vivaient de cueillette, de chasse, de pêche et de cultures nomades situées loin de leurs habitations. Aujourd’hui, dans leur ensemble, ils semblent avoir passé le point de non-retour vers la société de consommation, l’économie marchande et la modernité. De nombreux Bonis sont embauchés comme « conducteurs d’embarcations fluviales » (piroguiers) par l’armée de terre.

Les Alukus ou Bonis , sont une population bushinenguée — littéralement, les « Noirs des forêts », aussi appelés « Noirs marrons » — issus de descendants d’esclaves africains évadés des plantations néerlandaises aux xviie et xviiie siècles. Ils vivent en Guyane française. Ils parlent l’aluku, un créole à base lexicale anglaise.

Histoire

Avant eux s’étaient échappés d’autres esclaves : les premiers forment le groupe Saramaca, les seconds le groupe Djuka puis les Aluku. S’enfonçant, peu à peu, dans la forêt amazonienne, ils finirent par s’installer à la fin du xviiie siècle le long des berges du fleuve Maroni (qui est aujourd’hui la frontière entre la Guyane française et le Suriname). Actuellement, la grande majorité des Aluku vit sur les berges du Lawa, autre nom du Maroni dans sa partie haute.

Au fur et à mesure des brassages entre les différentes populations en fuite ils formèrent une nouvelle ethnie. Les combats menés pour leur liberté contre les troupes hollandaises, mais aussi contre les Djukas et les Saramacas, frères ennemis vivant plus au nord, créèrent un sentiment d’appartenance à un même peuple habitant indifféremment d’un côté ou de l’autre du fleuve, aujourd’hui frontière.

Aujourd’hui, la fraction la plus importante et la plus anciennement occupée du territoire des Alukus est située dans la région de Maripasoula, avec les communes et villages de Maripasoula, Papaichton, Cormontibo, Assissi, Loka, Tabiki, et Agoodé en Guyane française, et Cottica, au Suriname. Une autre partie, très en aval, se situe près de l’embouchure du fleuve avec les villages d’Apatou et de Maïman. De nombreux Alukus vivent également à Saint-Laurent-du-Maroni, à Cayenne, à Kourou ainsi qu’à Mana.

Vue de la place de La Poste au centre de Papaichton.

L’abolition de l’esclavage est célébrée depuis 1848 en France, mais pas le marronnage, la résistance à l’esclavage entre le XVIIè et le XIXè siècle. En Guyane, sur le continent américain, les Noirs Marrons ou Bushinengué ont fui les plantations du Surinam voisin où le système colonial était particulièrement cruel, pour se réfugier en forêt, le long du fleuve Maroni. Comment ces sociétés se sont-elles constituées, et comment se transmet aujourd’hui cette histoire du marronnage ?

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