Comment on a aboli les maisons closes en France?
Il y a soixante ans, le 13 avril 1946, la loi Marthe Richard abolissait en France une institution « bourgeoise » : le bordel légal, encadré par la police et soumis aux contrôles sanitaires. Un an auparavant, 1 500 maisons closes étaient encore répertoriées en France dont 177 à Paris. La loi Marthe Richard, qui porte le nom de l’égérie de cette campagne anti-bordel, conseillère de Paris, les interdit toutes sous six mois.Elle met fin à un système datant de 1804 qui donnait une existence légale aux maisons de débauche, cachant les prostituées – considérées comme membres des classes dangereuses – derrière des portes closes pour préserver la morale, à l’ère de la bourgeoisie triomphante.
Histoire des maisons closes
Histoire des maisons closes Lupanar, bordel, maison close… autant de noms utilisés pour évoquer les lieux de plaisir qui ont peuplé Paris. Et même s’ils sont interdits aujourd’hui, le sujet continue de fasciner et d’interroger
Dans la Rome Antique, les prostituées étaient surnommées les « lupas » (les louves) en référence à leur activité nocturne et sexuelle. Elles exerçaient dans les lupanaria, que le français gardera sous forme de lupanars. Parfois tolérés, souvent réprimés, ces établissements sexuels seront présents dans Paris dès l’Antiquité et connaîtront une histoire pour le moins mouvementée. Certains rois comme Louis IX ont même changé d’avis au cours de leur règne : après avoir d’abord banni la prostitution, le célèbre Saint-Louis optera finalement pour la tolérance en régulant l’activité des établissements spécialisés.