Catherine HERRGOTT : « Les confréries sont des instances de transmission culturelle et cultuelle »
Catherine HERRGOTT est l’auteure de « Les Confréries corses, un autre logos. Place et rôle des rites et chants religieux », paru chez L’Harmattan en Février 2023 dans la Collection « Sémiotique et Philosophie de la Musique ».
Quand les confréries ont-elles été créés en France ?
Il existe en France, plusieurs milliers de confréries si on y intègre les confréries de métiers, les guildes et les corporations.
Les premières confréries ont été créés au XIe siècle (la plus ancienne celle des Pénitents Bleus créé à Montpellier en 1040) et se développent tout au long des XIIe et XIIIe siècle.
Les régions où elles sont encore très présentes de façon contemporaine sont : l’arc méditerranéen
(Occitane, Provence, Corse), Massif central et en Normandie (confréries des Charitons, des Fossores)
À quoi servent-elles ?
Fonction sociale d’une confrérie :
Cadre symbolique égalitaire et place d’une sociabilité spécifique masculine et féminine.
Instance de médiation et de régulation.
Système d’identification et d’appartenance communautaire.
Système spécifique de représentations et de relations sociales (dans et hors confréries)
Système d’arbitrage des conflits : instance d’arbitrage entre membres mais également
à l’extérieur.
Les confréries représentent une part importante du patrimoine culturel et cultuel de la Corse. Comment l’expliquez-vous ?
Les confréries en Corse remplissent toutes les fonctions sociales énumérées précédemment.
À cela se rajoute le fait, que les confréries, du fait de leur isolement insulaire, ont constituées de véritables « conservatoires » de traditions vocales, en particulier de polyphonie sacrée (reconnue comme Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO, de rituels dans les processions et cérémonies liturgiques et para-liturgiques.
Les confréries sont des instances de transmission culturelle et cultuelle. Elles sont devenues, de façon contemporaine, par les valeurs et principes qu’elles incarnent, par les domaines dans lesquelles elles s’engagent aussi (solidarité sociale, défense de l’environnement…), un segment de la société civile.
Faites-vous partie d’une confrérie?
Je ne fais pas partie, à titre personnel d’une confrérie. Je connais beaucoup de confrères, chantres et prieurs et j’étudie les confréries.
