Voyage en Russie : Entre émotions et réalités Par Anne VAN DIJK
« Je reviens d’une semaine passée à Moscou. Ce n’est pas une destination choisie, notamment en ce moment ; mon fils cadet y est installé depuis plusieurs mois et vient de célébrer son mariage avec une jeune femme russe.
La Russie, par son histoire, ses écrivains et compositeurs, ses artistes et athlètes, mais aussi et surtout par son engagement et l’ampleur des pertes humaines pendant la Seconde Guerre mondiale, a toujours été une évidence pour lui ; pour nous, elle a été, à travers sa capitale, une découverte !
La ville pourrait tout à fait être une grande ville européenne ; les commerces et la population ne diffèrent guère de ce que nous connaissons, hormis sans doute l’alphabet ! Les bâtiments anciens côtoient harmonieusement les plus récents, et la ville compte un nombre important de nouveaux projets immobiliers en cours de construction. Les rues sont décorées et animées tout au long de la journée. Il est intéressant de noter que les boutiques sont bien achalandées, y compris les enseignes européennes encore présentes, que de nombreux véhicules en circulation sont européens, et que d’autres, inconnus chez nous, viennent de Chine. Les gens que nous croisons continuent à vaquer à leurs occupations et à se rendre dans les restaurants et les salles de spectacle, qui, quelle que soit leur taille, sont remplies.
La visite du métro, propre et dont la réputation n’est pas usurpée, nous permet de constater que l’histoire soviétique racontée à travers les stations construites pendant cette époque n’est pas reniée par le pays et la population. Dans les musées visités (le musée des Armures, le musée Tretiakov, le musée des Cosmonautes…), nous avons croisé beaucoup d’élèves de tous âges, mais également de nombreux touristes, notamment asiatiques. Il est indéniable que le tourisme occidental est quasiment réduit à néant ; est-ce dû aux informations anxiogènes diffusées dans nos pays ou aux difficultés rencontrées pour l’organisation du voyage ?
Rejoindre la Russie en avion est devenu plus complexe et coûteux qu’avant 2022, puisque nous devons passer par un pays n’ayant pas appliqué les sanctions, ce qui nécessite donc une escale et double le temps de trajet. Par ailleurs, nous devons nous déplacer avec une somme d’argent en espèces suffisamment estimée et retirée préalablement aux distributeurs automatiques, puisque les banques préfèrent éviter les échanges de toute nature impliquant la Russie. L’obtention du visa auprès des services consulaires russes a cependant été simplifiée ces derniers mois ; il suffit de remplir un formulaire en ligne et d’y joindre certains documents pour obtenir, en quatre jours, un E-visa valable 16 jours dans un délai de trois mois. Les innovations technologiques sont d’ailleurs bien intégrées dans le quotidien russe, qui est plus moderne qu’on ne l’imagine !
Les sanctions mises en place pénalisent les Européens dans leurs déplacements vers ce pays ; les Russes, quant à eux, sont probablement impactés, mais dans une mesure moindre que prévue, ayant tout loisir de voyager vers un certain nombre d’autres régions du globe, mais surtout à l’intérieur de leur vaste pays ! Nous n’avons perçu aucune animosité et avons pu pleinement profiter de ce séjour. Même l’union d’un Français et d’une Russe pendant cette période s’est déroulée parfaitement, les institutions délivrant les documents officiels sans plus de difficultés que d’habitude, des deux côtés ! »
Anne VAN DIJK
Référente région IDF Résilience Rurale et Humaniste