Xénophobie envers les Haoussas au Gabon : une fracture qui inquiète
La xénophobie à l’encontre de la communauté haoussa au Gabon prend des proportions alarmantes. Originaires principalement du Nigeria et du Niger, les Haoussas se sont installés au Gabon durant la période coloniale, devenant des acteurs incontournables du commerce et de l’artisanat. Mais cette contribution économique de longue date ne les met pas à l’abri des préjugés et des discriminations.
Ces tensions, déjà latentes, se sont exacerbées ces dernières années. Sur les réseaux sociaux, les discours haineux à leur encontre se multiplient, souvent assortis de stéréotypes accusant les Haoussas de « prendre » les emplois locaux. Une rhétorique qui trouve un écho particulier dans un contexte de difficultés économiques et qui attise la méfiance et les divisions. Ces paroles se transforment parfois en actes, allant jusqu’à des violences ciblées et une marginalisation accrue de cette communauté.
Conscient de la gravité de la situation, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a appelé à une fermeté sans compromis face aux discours de haine. L’organe de transition encourage également des mesures visant à protéger les minorités et à renforcer la cohésion sociale. Parmi les solutions envisagées, l’éducation et la sensibilisation à la diversité culturelle occupent une place centrale, des leviers essentiels pour déconstruire les stéréotypes et apaiser les tensions.
Pourtant, malgré les défis, les Haoussas affichent une résilience remarquable. Fidèles à leur identité, ils continuent de contribuer à la société gabonaise tout en préservant leurs traditions culturelles. Des initiatives telles que des festivals, des rencontres communautaires et des programmes d’entraide participent à renforcer les liens avec le reste de la population et à encourager une meilleure intégration.
Cette montée de la xénophobie, symptôme d’un malaise social plus large, interpelle. Elle rappelle l’urgence pour le Gabon d’agir collectivement, en mobilisant institutions publiques, organisations civiles et citoyens. Car au-delà des différences, c’est dans la diversité que réside la richesse d’un pays. Protéger cette diversité est une condition sine qua non pour construire un avenir harmonieux et inclusif pour tous.