Éric Lombard : un technocrate au parcours atypique à la tête de l’Économie française
Éric Lombard, 66 ans, directeur général du groupe Caisse des Dépôts depuis 2017, est désormais ministre de l’Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique. Son parcours est marqué par une première incursion dans la sphère politique au début des années 1990, au sein du camp socialiste. Entre 1989 et 1993, il multiplie les postes de conseiller ministériel sous les gouvernements de Michel Rocard et Pierre Bérégovoy, avant de devenir, en 1992, conseiller auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Michel Sapin.
Cette expérience politique s’interrompt toutefois en 1993, après la déroute électorale de la gauche. Diplômé d’HEC en 1981, Éric Lombard retourne alors vers le secteur bancaire, qu’il avait fréquenté à ses débuts. Chez Paribas, il prend la tête des fusions et acquisitions, puis gravit les échelons au sein du groupe issu de la fusion avec BNP. C’est dans ce cadre qu’il échappe de justesse aux attentats du 11 septembre, prévus au World Trade Center, où il avait rendez-vous pour conclure le rachat d’une banque américaine.
Après cette étape marquante, il s’oriente vers le secteur des assurances, dirigeant BNP Paribas Cardif en 2004, puis Generali France en 2017. Son implication au sein des Gracques, un think tank de gauche favorable à un rapprochement avec le centre, attire l’attention d’Emmanuel Macron, qui le nomme directeur général de la Caisse des Dépôts. Il devient ainsi le premier non-fonctionnaire à diriger cette institution emblématique.
Son mandat à la tête de la CDC a été marqué par des initiatives ambitieuses. On lui doit la création de la Banque des Territoires, le sauvetage d’urgence du groupe de maisons de retraite Orpea, rebaptisé aujourd’hui Emeis, ainsi que le rapprochement entre CNP Assurances et la Banque Postale. Sa gestion rigoureuse a permis à la CDC de réaliser, l’année dernière, un bénéfice net de 3,9 milliards d’euros.