PRESIDENTIELLE 2017: L’UMP POURRA -T-ELLE SE PASSER DES PRIMAIRES
L’élection du président de l’UMP par les adhérents est prévue pour le 18 novembre 2012. Les candidatures doivent être parrainées par au moins 3 % des adhérents à jour de cotisation, soit 7 924 parrains, sur au moins 10 fédérations différentes. Cette règle de parrainage est un obstacle pour certains candidats, malgré l’autorisation d’accès au fichier des adhérents donnée par la CNIL, et cause le retrait de Dominique Dord en faveur de François Fillon. C’est pourquoi Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Henri Guaino puis François Fillon demandent au secrétaire général, Jean-François Copé, de faciliter « l’accès » aux signatures des militants. Finalement, seuls François Fillon et Jean-François Copé restent en lice le 18 septembre, en annonçant respectivement 47 000 et 46 000 parrainages. Aucun autre candidat n’atteint le nombre de parrainages requis et Xavier Bertrand, qui affirme pourtant avoir 8 000 parrainages, renonce.
La campagne officielle dure deux mois (du 18 septembre au 18 novembre). François Fillon possède une large avance dans les sondages qui portent sur les sympathisants et de nombreux parlementaires et cadres du parti se rallient à lui22. Jean-François Copé se présente quant à lui comme le « candidat des militants » contre celui des « barons » et se prononce pour une « droite décomplexée » ; pendant la campagne, il introduit des thèmes tels que le racisme anti-blanc23.
Le vote du 18 novembre voit une participation record avec notamment d’importantes files d’attentes et des soupçons d’irrégularités. Les résultats sont beaucoup plus serrés que prévu et, dans la nuit, les deux camps proclament leur victoire à moins de 20 minutes d’intervalle. Le 19 novembre, Patrice Gélard, le président de la Commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (COCOE), proclame Jean-François Copé vainqueur avec 50,03 % des suffrages. Mais les partisans de François Fillon contestent cette décision, tandis que la Commission nationale des recours, le 26 novembre, annonce à son tour la victoire de Jean-François Copé avec 50,28 % des voix. François Fillon annonce alors la création d’un groupe parlementaire dissident, le Rassemblement-UMP. Le 17 décembre, après un mois de confusion, les deux candidats concluent un accord prévoyant une nouvelle élection en septembre 2013 et la dissolution de groupe filloniste. De peur de voir les tensions internes ravivées et la situation financière du mouvement aggravée, le bureau politique décide finalement de solliciter les adhérents sur le report du scrutin à novembre 2015, soit à la fin initiale du mandat de Jean-François Copé. Les 28, 29 et 30 juin 2013, lors d’un congrès extraordinaire, les adhérents de l’UMP votent en faveur de ce report.
Lors du congrès de 2012, parallèlement à l’élection du président de l’UMP, les militants devaient se prononcer sur une nouvelle charte des valeurs, qui a finalement été approuvée par 96,10 % des suffrages, et sur l’adoption de « motions ». Parmi les six en lice, cinq dépassent les 10 % des suffrages exprimés et sont donc habilitées à se constituer en mouvements au sein de l’UMP : La Droite forte – Génération France Forte 2017 (27,77 % des suffrages), La Droite sociale (21,69 %), France moderne et humaniste (18,17 %), Le Gaullisme, une voie d’avenir pour la France (12,31 %) et La Droite populaire (10,87 %). Seule La Boîte à idées (9,19 %) n’est pas retenu, n’ayant pas rassemblé suffisamment de suffrages.
Pendant l’été 2013, la question de l’« inventaire » du quinquennat de Nicolas Sarkozy fait débat au sein du parti, exercice critique notamment demandé par les proches de François Fillon, lequel a déjà fait acte de candidature pour la primaire de 2016, souhaitant donc se poser en challenger de l’ancien président de la République. D’abord réticent à cette idée, Jean-François Copé accepte finalement, à la condition que cela soit un travail commun, court, et qui ne tourne pas à une critique personnalisée de Nicolas Sarkozy. L’Association des amis de Nicolas Sarkozy et la plupart des personnalités publiques qui la composent ne voient pour leur part pas l’intérêt d’un inventaire et souhaitent plutôt consacrer ce temps à l’opposition à François Hollande.