LIBERTARIENS « Le Monopole du Coeur »:L’homme de gauche met-il vraiment l’homme au centre de tout ?
Problématique
La réplique de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand lors du débat télévisé en fin de campagne électorale en avril 1981 est restée célèbre : « Vous n’avez pas le monopole du coeur ».
VGE réagissait à une arrogance socialiste qui n’a fait que croître durant les plus de quarante ans qui nous séparent déjà de cette fine analyse. Les gens de gauche aiment à se penser supérieurs en morale aux libéraux sous prétexte qu’ils seraient pétris de bons sentiments alors que les libéraux, horreurs individualistes et capitalistes, seraient des matérialistes incapables de pitié sociale.
Vision Libertarienne du Sujet
La réalité est toute autre, malheureusement – malheureusement parce que les gauchistes étant désormais largement majoritaires, nous souffrons tous de leur manque d’humanité.
La position socialiste typique est celle de l’homme loup pour l’homme et vient de Thomas Hobbes. Elle est absolument incohérente puisque le socialiste, n’ayant pas foi en l’homme, va chercher l’état pour lui confier la charge régalienne et donc le respect du droit. Mais l’état n’étant
in fine constitué que de bureaucrates ou d’élus qui ne sont eux-mêmes qu’humains, pourquoi leur faire confiance ?
La position libérale est bien plus humaniste, contrairement à l’image du loup dans le poulailler qu’on inflige souvent à la société libre. Elle tient en deux points. Tout d’abord, l’homme sans être parfait respecte en général et
a priori son prochain. Le droit existe pour régler les conflits éventuels, mais ceux-ci sont l’exception. Puis les fonctions régaliennes sont confiées non pas à des hommes mais au marché car l’humanité est a priori pacifiste et le commerce du marché est source de paix.
Arguments Etatistes Typiques & Réponses
Les libéraux, par le capitalisme débridé, favorisent les riches au détriment des pauvres :
Il y a de très nombreux thèmes centraux au libéralisme qui démontrent le contraire. Par exemple, la monnaie. Les libéraux oeuvrent pour le retour d’une monnaie qui ne soit pas falsifiable et sujette à inflation, comme l’or. Ceci parce que l’inflation enrichit les notables et appauvrit les bas de laine des gens modestes. Un autre exemple est la lutte contre les monopoles de tous poils, afin de protéger non pas les producteurs mais les consommateurs, bien plus nombreux. Enfin, la lutte contre la fiscalité libérale est destinée à lutter contre les abus de privilèges en tous genre financés par les subventions étatiques.
La solidarité qui est au centre de l’état-providence démontre la moralité du socialisme :
Hélas, les lois économiques que trop de gens de gauche ignorent démontrent le contraire. La solidarité socialiste repose sur le vol des plus riches pour redistribuer on ne sait trop à qui mais en veillant bien à nourrir sa myriade de fonctionnaires au passage, ce qui fait que les pauvres passent après. Ce faisant, la solidarité forcée socialiste n’incite pas l’individu à être solidaire, puisque la société se pose comme prenant cette contrainte en charge. Par contre, le libéral est spontanément doublement « solidaire ». Il s’enrichit en commerçant, mais ce faisant il contribue à enrichir ceux qui profitent de ses produits ou services. Et une fois enrichi, il donne souvent aux oeuvres caritatives. Souvent. Peut-être pas toujours, mais toujours spontanément, ce qui suppose une charge morale bien supérieure.
Il faut sauver la planète !
Il y a ainsi tout un tas de sujets qu’il est de bon ton de considérer plus importants que l’argent ou que le capitalisme. Le réchauffement supposé, les espèces en voie de disparition ou les ressources naturelles seraient des enjeux qui nécessiteraient de reconsidérer jusqu’au capitalisme. Mais ce que nos amis ne voient pas, c’est que ces grandes questions étant chargées d’incertitudes en amont et de conséquences mondiales en aval, elles ne peuvent pas être tranchées par le seul bon sentiment de quelques intellectuels. Ce sont des questions d’arbitrage entre des projets de société fondamentalement différents qui doivent donc être laissées à l’arbitrage de l’ensemble de l’humanité, ce que propose le libéral.
Citations
« C’est parce que je crois à l’évolution perpétuelle de l’humanité et à ses formes incessantes, que je hais tous les cadres où on veut la fourrer de vive force, toutes les formalités dont on la définit, tous les plans que l’on rêve pour elle. » — Gustave Flaubert
« Déclarer la paix semble aujourd’hui la stratégie du moindre risque. »– Christian Michel
« La loi vous dit : Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait. Et moi, je vous dis : Faites aux autres ce que vous voudriez que les autres fissent pour vous. » –Frédéric Bastiat, Justice et Fraternité
« Une des grandes erreurs consiste à juger les politiques et les programmes à l’aune de leurs intentions plutôt qu’en fonction de leurs résultats. » – Milton Friedman, 1975