Un jour de notre existence, quelle que soit notre histoire, nous sommes confrontés à une question bien simple : sommes-nous prêts à être parents ? Puis d’autres viennent inéluctablement s’ajouter : serai-je une bonne mère / un bon père ? Serons-nous en mesure d’offrir la vie que nous souhaitons offrir à nos enfants ?
Lorsque j’étais enfant, être mère était pour moi une évidence tellement belle, tellement logique. La fin des contes de fée ne termine-t-elle pas ainsi : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ?
Puis, peu à peu, on se construit, on s’instruit, on découvre le monde, on repousse les frontières de sa propre existence, pour s’intéresser, se confronter, à ce qui se passe, ici ou là-bas. On s’interroge sur le réel sens de la vie, sur ce que signifie « avoir réussi sa vie ». Est-ce avoir une famille ? Avoir réussi professionnellement et financièrement ? S’accomplir dans ses passions ? Être heureux et en paix avec soi et le monde qui nous entoure ? Pas cela du tout ? Ou un peu tout à la fois ?Et puis, on se rend compte que les avis divergent sur la question, à savoir qu’elle n’est sans doute pas prêt d’être résolue. Alors, chacun aura sa façon de penser, ira s’identifier à la religion, au mouvement politique, aux engagements humanitaires qui lui semblent le plus en accord avec ses principes, sa propre philosophie. Ou bien décideront que la vie est ce qu’elle est point barre, une succession de moments, bons ou mauvais, jusqu’à notre mort, inévitable.
Nous nous posons des questions, parce que nous sommes. Je pense donc je suis. C’est si simple. Mais malgré notre capacité à réfléchir, à agir, sommes-nous réellement les acteurs de notre existence ? Allons-nous où nous souhaitons ? Et là vient ma question qui, enfin, a un rapport direct avec le titre de cet article : avons-nous réellement la capacité d’offrir à nos enfants le monde que nous souhaitons pour eux ? Oui ? Très bien, tant mieux. Non ? Alors, pourquoi faisons-nous des enfants ?
Sommes-nous si narcissiques au point de vouloir donner tout notre amour et en recevoir tout autant de ces petits nous, chairs de notre chair, bref, ne prendre que le meilleur, et peu importe le monde que nous leur laisserons après notre passage ?
Mais regardons ce monde : nous sommes tous humains, devrions aboutir à un seul et même objectif étant donné le peu de temps qui nous est compté, celui seulement d’être heureux avec ceux que l’on aime. Et pourtant…
« Réveille-toi ma grande, on n’est pas au pays des Bisounours ». Oui merci, très bien. Sans vouloir verser dans le mauvais téléfilm sentimental poussé au paroxysme de la béatitude, ne pourrions-nous pas se concerter un de ces jours, faisant fi de nos divergences, le temps de supprimer les injustices de ce monde, de répartir des richesses de façon raisonnable, de revenir à des modes de vie plus sains, d’éradiquer définitivement la famine, bref, de mettre tout simplement en œuvre les solutions qui permettront que nous, humains, arriverons enfin à s’entendre et cesserons de pourrir la planète ?Le profit. C’est le maître-mot, pas vrai ? Ce mot qui dénature l’humain. Ce mot qui corrompt certains (la plupart ?) de nos hommes politiques. Ce mot qui permet, grâce à un processus de lobbying des plus ingénieux, de nous faire consommer un grand nombre de produits, notamment agroalimentaires, à l’origine douteuse, ou d’autres matières exorbitantes sources de bien des conflits (pétrole, or, diamants, que sais-je encore…).
Mais ce qui me fait hurler : me diriger vers le rayon des lingettes pour bébés et lire les ingrédients (je regarde fréquemment les ingrédients de tout ce que j’achète tout en allant chercher sur le Net,
depuis mon smartphone et leurs éventuels effets). C’est effrayant ! Et pourtant, il y en a eu des
alertes. Des articles des journaux, les émissions de télévision, ont dénoncé les méfaits de certaines substances et on les trouve encore en rayon ! Les médias dénoncent chaque jour ces enseignes et marques qui nous empoisonnent, nous arnaquent, et quoi ? Rien !
La liste des exemples est encore bien longue : elles peuvent se permettre de nous flouer en appelant « spécialité fromagère » une substance des plus répugnantes tant dans sa constitution que dans son aspect et qui ne possède rien de fromager, « origine UE et hors UE » des produits contrefaits dont l’origine provient pour la plupart de certains pays réputés pour la contrefaçon… Et rappelons-nous le cheval que l’on nous a fait passer pour du bœuf : les pauvres companies, il paraît qu’elles n’étaient pas au courant !
L’opinion publique est alertée, et cela change quoi ? Est-ce que ces sociétés ont de véritables bonnes grosses sanctions ? Est-ce qu’elles s’excusent publiquement de nous prendre pour un labo d’expérimentation grandeur nature ? Est-ce que nous-mêmes, véritables imbéciles, cessons d’acheter ces produits ? Car, si c’était vraiment le cas, ils ne se vendraient plus… alors certains se rachètent une virginité, en passant à la télé des campagnes sur le bio, sur le made in France, l’authenticité, ce qui est tout de même un comble quand ils continuent à distribuer ces géants qui spolient notre santé, nos ressources, notre air…
Quant au reste, la pollution, volontaire ou non, les catastrophes nucléaires, les scandales sanitaires de toute sorte… Et le chômage, la misère, quand d’autres croulent indécemment sous l’argent acquis par la vente d’armes, de poisons de toutes sortes (dont l’agroalimentaire évidemment, entre autres)… Et que dire de l’immense gaspillage de nos denrées quand d’autres pays meurent de faim ! Et que dire des régimes de faveurs dont bénéficient nos chers politiques, ces avantages, ces indemnités ?
Quel monde leur offre-t-on à nos enfants ? Comment pourrai-je, moi, leur expliquer « que c’est
comme ça, que c’est ça la vie » alors que moi-même, je ne l’accepte pas ?
Nous les aimons, et malgré tout, nous persistons à leur laisser ce monde et à aider d’innombrables imbéciles fortunés à le bousiller parce que l’on n’a pas le courage de hurler sa colère, de changer les choses. Vous pensez sincèrement que l’on ne pourrait pas y parvenir ?
Il paraît que 1 % de la population mondiale contrôle 40 % des richesses de la planète. Or, qui sont les décideurs de ce monde ? Ceux-là précisément. Enfin… eux et peut-être les hommes politiques dont ils ont financé la campagne, l’élection, le putsch, le référendum…
Comment cela se fait-il ? Sommes-nous idiots au point que nous fassions partie des « rien que »
potentiellement 99 % de la population qui peut se considérer comme bafouée tout en étant certains de ne rien pouvoir faire ?
Il y a tellement de personnes brillantes dans ce monde, qui proposent des solutions si simples, sans violence, pleines de bon sens et d’humanité. Je refuse de croire que l’on ne peut pas changer les choses beaucoup plus vite. Ceci étant, il faut dire que nous partons avec un grand handicap : la peur de l’autre, grandissante, l’intolérance, le racisme… Et la sensation de ne pas être concerné(e) par les problèmes des autres. C’est vrai qu’on finit par se sentir bien seul, en fait.
Finalement, et si toute personne en désaccord avec ce monde cessait de procréer, en guise de
protestation ? Ce serait toujours plus constructif que de râler sur tout et rien lors d’excès de boissons (rappelez-vous : c’est ce qui gâche à chaque fois, au passage, la communion du petit, l’apéro entre voisins, etc.)
Vous imaginez : une chute démographique phénoménale, des électeurs, que dis-je, des
consommateurs, que dis-je, des millions de petits rouages d’une mécanique infernale, en moins ?
Allez, baisse ce flingue, Walter. Évidemment, qu’il s’agit d’une idée au second degré.
Ne changeons rien, tout est parfait.
Alice .D