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L’intervention américaine en Irak, les interventions françaises menées en Libye, ou tentées en Syrie, ont échoué et celles menées en Afrique suivront le même chemin. L’Afghanistan retourne au chaos, le Pakistan est promis à la même destinée. L’occident est suffisamment échaudé pour n’agir désormais qu’avec la plus grande circonspection.

IRAK: AMERIQUE, UNIQUE OBJET DE LEUR RESSENTIMENT

L’intervention américaine en Irak, les interventions françaises menées en Libye, ou tentées en Syrie, ont échoué et celles menées en Afrique suivront le même chemin. L’Afghanistan retourne au chaos, le Pakistan est promis à la même destinée. L’occident est suffisamment échaudé pour n’agir désormais qu’avec la plus grande circonspection.

La quasi-totalité des médias rendent les USA responsables de la victoire possible de ceux qui se revendiquent de « l’état islamique en Irak et au Levant », négligeant de s’attarder sur les mots « islamique » et « Levant ». Pourtant les deux mots sont sans équivoque et l’ambition non dissimulée.

En cela, les médias comme bon nombre de nos concitoyens, supposent que « dès que nous nous blâmons, personne d’autre n’a plus le droit de le faire ». Erreur ! Ce qui a été considéré comme une faute commise deux siècles plus tôt, est rappelé tous les jours : colonialisme, esclavagisme… sans que les populations et les pays qui y sont encore, ou de nouveau, soumis ici ou là suscitent des manifestations populaires et des longs défilés.

Il y a peu, les mêmes se réjouissaient de voir des peuples se soulever contre des dictateurs, confortant, sans le vouloir, l’initiative américaine en Irak qu’ils condamnaient. Enfin, un « printemps arabe » naissait dans le monde, et il naissait spontanément, engendré par la vague populaire ! Il n’a duré que quelques mois. Mais qui est responsable de son échec, sinon l’islam extrémiste en le dénaturant en Egypte, en Tunisie, en Libye, en Syrie ?

L’intervention américaine en Irak, les interventions françaises menées en Libye, ou tentées en Syrie, ont échoué et celles menées en Afrique suivront le même chemin. L’Afghanistan retourne au chaos, le Pakistan est promis à la même destinée. L’occident est suffisamment échaudé pour n’agir désormais qu’avec la plus grande circonspection.

Toutefois, peut-on ignorer la réalité et les mots qui la recouvrent, quand les combattants aux portes de Bagdad promettent un « Etat islamique en Irak et au Levant » ? C’est grand le Levant ! Peut-on prétendre réduire ces combats à une guerre de religions entre fractions sunnite et chiite de l’Islam, comme autrefois entre protestants et catholiques ? Non, il s’agit de fractions armées qui avertissent qu’hors de l’Islam il n’y pas de salut et que toutes les terres qui ont été conquises sont définitivement terres d’Islam. En définitive, cet islam-là n’est pas seulement une religion, mais une alternative de civilisation.

Des « convulsions » armées se produisent partout dans le monde (Afrique, Inde, Chine….), mais les dirigeants européens, et principalement français, se sont efforcés de minimiser l’apparition du « conflit de civilisations » annoncé par S. Huntington dès 1993. Ainsi, M. Chirac « se refusait à juger les régimes politiques à l’aune de nos traditions, au nom de je ne sais quel ethnocentrisme ». Or, s’il n’est pas question de croisade religieuse, s’il n’est plus question d’importer « en bloc l’occident et ses valeurs » (Villepin), il n’est question désormais que de défendre « l’aune de nos traditions » sous peine d’une  tragédie, celle de la libanisation (Villepin). Pour l’éviter, il est indispensable d’avoir une vision lucide des situations (ne plus nier l’existence d’un antagonisme, d’une concurrence de civilisations), de ne pas négliger les avertissements surtout quand ils sont expressément formulés, de manifester la volonté farouche de défendre « nos traditions », et d’éviter la critique inefficace et préjudiciable des pays qui les partagent (« petit ou grand Satan »). Selon George Orwell (1903-1950),  » tôt ou tard une vision erronée se heurte durement à une réalité authentique, habituellement sur un champ de bataille« .

En enchainant par « La façon la plus rapide de mettre fin à une guerre est de la perdre », il annonçait l’impasse dans laquelle se trouve le monde occidental, résumée ainsi par M. Guy Millière : « s’il y a soixante dix ans, le mot d’ordre générique face au danger totalitaire était celui de l’apaisement, il est aujourd’hui infiniment pire encore, puisqu’il est celui de la reddition préventive. ».

 L’histoire repasse-t-elle les plats ? Prouvons que le « suicide des démocraties » (JF Revel) n’est pas obligatoire.

G.LEVY

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