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Pourquoi le Front national ne pourrait-il pas rassembler sur son nom ? Le nom même du Front national coupe Marine Le Pen d’une bonne partie de ses alliés potentiels à droite. Et autour du mot même de Front national, il y a des levées de bouclier. Ce n’est pas consensuel, c’est le moins qu’on puisse dire ! On doit avoir un président de la République qui doit être accepté par tous. Comme disait le Général de Gaulle, c’est l’homme de la nation. Il disait aussi: «Pour être l’homme de tous, il faut n’être l’homme de personne». Giscard n’était pas l’homme des Républicains indépendants. Mitterrand n’a pas été que le patron du Parti socialiste. C’est la règle de la Vème République et c’est une bonne chose (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

2017 Marine Le Pen à l’Elysée

 

Pourquoi le Front national ne pourrait-il pas rassembler sur son nom ? Le nom même du Front national coupe Marine Le Pen d’une bonne partie de ses alliés potentiels à droite. Et autour du mot même de Front national, il y a des levées de bouclier. Ce n’est pas consensuel, c’est le moins qu’on puisse dire ! On doit avoir un président de la République qui doit être accepté par tous. Comme disait le Général de Gaulle, c’est l’homme de la nation. Il disait aussi: «Pour être l’homme de tous, il faut n’être l’homme de personne». Giscard n’était pas l’homme des Républicains indépendants. Mitterrand n’a pas été que le patron du Parti socialiste. C’est la règle de la Vème République et c’est une bonne chose (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

 Marine Le Pen à l’Elysée en 2017 ? Selon Yves Morel, dans Politique Magazine, c’est une hypothèse plausible. Selon Jean-Marie Le Pen, interviewé par Rivarol, dans l’édition datée de demain, jeudi 3 juillet, c’est une hypothèse plausible. En revanche, Paul-Marie Coûteaux dénonce les erreurs de Marine Le Pen qu’il avait soutenue jusqu’à il y a peu et il déclare à Paris-Match qu’elle ne comprend pas les institutions de la Vème République. Le feuilleton « A Montretout on ne montre rien » continue.

Selon Yves Morel, dans Politique Magazine, Marine Le Pen à l’Elysée en 2017, c’est une hypothèse plausible, mais sans effet (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : A peine élue, elle se verrait réduite à l’impuissance. Qui peut croire qu’à la faveur des législatives qui suivraient, elle serait capable de constituer une majorité parlementaire décidée à soutenir le gouvernement qu’elle aurait nommé ? Les législatives ne sont pas la présidentielle, et les électeurs n’enverraient pas une majorité de députés FN ou apparentés à l’Assemblée Nationale. Et les députés UMP acceptant de s’allier à eux, s’il s’en trouvait, ne seraient jamais assez nombreux pour former avec eux une nouvelle majorité. La tacite règle de psychologie politique qui veut que les électeurs donnent au président nouvellement élu la majorité dont il a besoin joue pour les grands partis du système bipolaire droite républicaine/gauche socialiste, non pour un parti jusqu’ici dépourvu de représentation parlementaire.

Du reste, il est hautement prévisible que le corps électoral, effrayé de sa propre audace à la suite de l’entrée de Marine Le Pen à l’Elysée, aurait le « réflexe républicain » de voter en faveur de candidats de droite ou de gauche hostiles au FN, d’autant plus que toute la classe politique habituelle, l’intelligentsia, la presse et le monde de la « culture » l’y pousseraient en le persuadant de l’infamie de son choix présidentiel et en sonnant le tocsin annonciateur de la mort de la République, de la démocratie, de toutes les libertés, et de la place dans le monde d’une France qui passerait du rang de « nation des droits de l’homme » à celui de pays « fasciste », encourant l’opprobre mondial et isolé en Europe. Et tout cela dans quelle ambiance de crise, lourde de désordres, d’émeutes, voire de guerre civile larvée. Marine Le Pen, à peine élue, incapable de gouverner, se trouverait donc acculée à la démission. Une nouvelle élection présidentielle suivrait, puis, peut-être, de nouvelles élections législatives, mais là encore dans quel contexte !

Nous vivrions une véritable crise de régime dont les conséquences pourraient se révéler dramatiques. Or, nos hommes politiques ne semblent pas s’inquiéter de cette perspective, pourtant hautement probable. En 2017, les électeurs rejetteront les socialistes, mais, cette fois, ils ne donneront pas leurs suffrages à l’UMP, tout aussi discréditée, empêtrée dans ses affaires, divisée et sans personnalité marquante (Sarkozy ne fera pas illusion une seconde fois). Mais si Marine tire bénéfice de ce double refus, son succès n’aura que des conséquences catastrophiques. La crise qui s’en suivra signera l’échec définitif d’un système fondé sur un idéal démocratique et social illusoire et une conception perverse du rôle de l’Etat, tyranniquement omniprésent dans la vie de la nation et de chaque Français, mais devenu totalement impuissant à protéger l’une et l’autre (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Selon Jean-Marie Le Pen, interviewé par Rivarol, dans l’édition datée de demain, jeudi 3 juillet, sa fille Marine à l’Elysée en 2017, c’est une hypothèse plausible (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Oui, je le pense. Mais cette arrivée au pouvoir à mon avis ne se fera que dans un environnement dramatique. On ne se résout aux idées justes que sous l’aiguillon de l’absolue nécessité. Et je crois que ces conditions seront réunies en 2017. A moins qu’elles ne le soient avant. Je pense donc que Marine Le Pen peut être élue présidente de la République. Il faut que dans ces trois ans elle s’efforce de ne pas perdre un seul élément de sa force actuelle mais au contraire que cette homogénéité conduise par sa densité d’autres éléments à s’agréger au projet de sauvegarde nationale qui est rendu nécessaire car le péril qui menace la France est mortel à brève ou moyenne échéance.

La conception que j’ai du rassemblement national est en effet de réunir tous les patriotes sans exception. Je pense que s’il faut quelquefois rappeler à quelques patriotes la nécessité de comportements sérieux et pas folkloriques, car en politique on ne doit pas se faire plaisir, tous les patriotes ont selon moi leur place dans ce rassemblement. Si l’on n’est pas forcément tous dans le même parti, dans la même structure, on doit au moins être dans les mêmes alliances, avoir la même conception de la patrie, de la nation, de ses devoirs et de ses droits. Il ne doit manquer personne.

Tout le monde doit pouvoir apporter sa pierre. Des opinions sur différents sujets peuvent diverger mais cela doit pouvoir être surmonté sous l’aiguillon d’une nécessité vitale, le sort de la France qui va se jouer dans les années qui viennent, et dans le respect du passé de notre pays. La nation est un ensemble vivant qui comporte aussi ses morts, la terre et les morts de Barrès, mais aussi ses vivants et singulièrement ses jeunes que nous avons vu réagir de manière admirable et spontanée dans les manifestations massives contre le mariage homosexuel. C’était une réaction vitale, instinctive. Je le dis souvent à mes auditoires : toutes les courbes de notre pays sont très négatives. On va dans le mur. Donc sur le papier c’est fichu. Mais nous appartenons à un peuple qui a toujours su se lever lorsque la situation était humainement désespérée (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

De son côté, l’ancien député européen Paul-Marie Coûteaux dénonce les erreurs de Marine Le Pen qu’il avait soutenue jusqu’à il y a peu. Ces dernières années, Paul-Marie Coûteaux a joué les intermédiaires pour Marine Le Pen, ouvrant son carnet d’adresse à la présidente du Front national. C’est grâce à lui qu’elle a rencontré Florian Philippot, énarque devenu vice-président du Front national, tout comme Philippe Martel, ancien collaborateur d’Alain Juppé, aujourd’hui chef de cabinet de l’eurodéputée. Paul-Marie Coûteaux a été une pièce maîtresse de l’opération de dédiabolisation, convaincu de pouvoir faire de Marine Le Pen une candidate capable de rassembler bien au-delà du FN. Mais Paul-Marie Coûteaux affirme aujourd’hui à Paris-Match qu’il a perdu ses illusions sur le Rassemblement Bleu Marine (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Que signifient les tensions pour l’avenir du Rassemblement bleu marine (RBM) ?

C’est un problème pour le RBM et c’est un problème pour Marine Le Pen. Ça va mal avec Robert Ménard, ça va mal avec Gilbert Collard (respectivement, le nouveau maire de Béziers et le député du Gard). Son illusion de rassemblement tombe ; tout comme son illusion d’avoir un groupe en Europe. Et pour les mêmes raisons : son obsession selon laquelle la terre entière est peuplée d’ennemis. Nous avions pourtant fait le pari qu’il était possible de réintégrer, sinon le FN du moins l’électorat du FN, dans le jeu politique. Je crois malsain d’en écarter 4 ou 5 millions de Français. C’est le pari que j’ai fait, il est raté. Et il est raté à cause d’elle.

Quel est le problème, selon vous ?

Marine Le Pen est tout sauf diplomate. Elle ne sait pas avoir des partenaires. Le problème a ressurgi ces derniers temps avec son incapacité à trouver des alliés en Europe. J’avais participé à l’organisation d’un déjeuner avec Nigel Farage, le leader des eurosceptiques britanniques de l’UKIP, l’année dernière. Ça ne s’était pas si mal passé, mais elle a eu la bêtise d’en parler et même de présenter un jour Nigel Farage comme son partenaire pour un futur groupe. Ça l’a braqué et il m’a téléphoné furieux. J’ai fait savoir à Marine que ça n’était pas des procédés.

Avez-vous totalement abandonné l’idée d’un rassemblement large autour de Marine Le Pen ?

Marine Le Pen n’est pas sortie du cadre du FN. J’ai fait des observations en disant qu’il faut une architecture gouvernementale, qu’il faut des partenaires, qu’aucun parti ne peut gouverner seul, qu’il faut qu’elle soit la championne de la droite au second tour de la présidentielle. Elle pouvait ramasser des portions importantes de l’UMP. L’ouverture, ce n’est pas seulement avec les villiéristes ou les partisans de Dupont-Aignan, avec qui elle s’est d’ailleurs sans cesse très mal conduite. Elle ne comprend pas les institutions de la Vème République.

Regrettez-vous l’influence qu’exerce toujours Jean-Marie Le Pen au Front national ?

Je ne comprends même pas pourquoi Marine Le Pen a renouvelé son investiture pour les européennes. A 86 ans, elle aurait pu lui faire comprendre qu’il est temps de prendre sa retraite. Elle cède toujours devant lui. Il a trois armes : l’arme médiatique, l’arme politique, parce qu’il a une grande partie du FN derrière lui, et surtout, l’arme financière. Par la Cotelec (le microparti de Jean-Marie Le Pen), il contrôle une bonne partie des finances du FN et c’est beaucoup, c’est un parti richement doté. Et il tient d’autres cordons de la bourse, familiale. Il a déshérité autant qu’il l’a pu sa fille aînée Marie-Caroline. Les deux autres filles se tiennent à carreau. Et Marine Le Pen n’a pas vraiment rompu, elle vit toujours chez son père à Montretout. C’est bizarre qu’une femme de 46 ans vive chez son père.

Pensez-vous qu’il demeure au Front national une forme de manque d’envie d’exercer le pouvoir ?

Je n’ose pas le croire. Il y a un autre problème derrière ça. Le manque de doigté diplomatique de Marine Le Pen, qui a abouti à son échec en Europe, cache une sorte d’insuffisance presque technique de l’action politique. Ils ne sont pas en mesure de gouverner. J’ai été au cœur du système pendant longtemps, je vois bien qu’ils ne sont pas dans la logique gouvernementale. Se savent-ils à ce point loin de l’art de gouverner qu’ils n’envisagent même pas de gouverner ? C’est possible. Aux municipales, il y avait des villes qu’ils n’osaient pas prendre.

Pourquoi le Front national ne pourrait-il pas rassembler sur son nom ?

Le nom même du Front national coupe Marine Le Pen d’une bonne partie de ses alliés potentiels à droite. Et autour du mot même de Front national, il y a des levées de bouclier. Ce n’est pas consensuel, c’est le moins qu’on puisse dire ! On doit avoir un président de la République qui doit être accepté par tous. Comme disait le Général de Gaulle, c’est l’homme de la nation. Il disait aussi: «Pour être l’homme de tous, il faut n’être l’homme de personne». Giscard n’était pas l’homme des Républicains indépendants. Mitterrand n’a pas été que le patron du Parti socialiste. C’est la règle de la Vème République et c’est une bonne chose (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté

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