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A QUAND L’AJUSTEMENT DES FINANCES

 

 

 

 

La Fondation iFRAP a passé au crible les différentes positions des économistes sur le bon « mix » en termes de baisse des dépenses et de hausse d’impôts pour réduire le déficit et renouer avec la croissance. Il apparait que, sur le sujet, les recherches de l’économiste Alberto Alesina sont les plus abouties. Après avoir travaillé sur 107 différents plans d’ajustement budgétaires, le Professeur à Harvard à montré que le bon mix était sur l’ensemble de la période d’ajustement, 67% de baisse de dépenses face à 33% de hausses d’impôts. Le gouvernement français s’est engagé à 50/50 sur le quinquennat mais il semblerait que l’on se dirige plutôt d’ici 2015 vers 60% de hausses d’impôts et 40% de baisses de dépenses. Quasiment l’inverse de ce que préconise l’économiste. Sauf à redresser la barre et à commencer à baisser vraiment les dépenses publiques, la France va droit à la récession.

1er constat : La France a trop tardé à véritablement ajuster ses finances par rapport aux autres pays Européens. En clair, en matière de plan de rigueur il existe une prime à celui qui le fait avant les autres. Il peut jouir ainsi de l’activité économique de ses voisins. On évite donc mécaniquement la spirale des ajustements compétitifs et des effets récessifs cumulés. Résultat, soit les plans d’ajustements de nos voisins sont clos (Allemagne, Suisse), soit ils sont en cours (Grande-Bretagne) et au sein même de l’UEM (Espagne, Italie, Portugal, Grèce). Dans ces conditions, une baisse substantielle des dépenses conjointement aux autres risquerait de nous faire vivre un épisode récessif auto-entretenu, compte tenu du poids de notre propre économie au sein de la zone euro. On vérifie donc l’imprévoyance de l’État français, incapable d’ailleurs de retenir ne serait-ce que les prévisions de sa propre direction du Trésor, au sein du Groupe technique de la Conférence économique de la Nation sur les perspectives de croissance en 2013 (+0,4% au lieu des +0,8% du PIB).

2ème constat : Le programme Hollande annoncé initialement a consisté à ménager la chèvre et le chou en adoptant finalement une approche transactionnelle par rapport aux positions macroéconomiques des économistes les plus écoutés de la place sur le sujet.
-  D’une certaine façon le gouvernement a retenu partiellement les conclusions d’Alberto Alesina, professeur à Harvard en matière d’ajustement budgétaire . Le gouvernement a annoncé préalablement à la présentation du Budget, un effort présentant une répartition 60/40 sur les dépenses, pour ensuite corriger cette vision au sein même du programme de stabilité 2013-2017 en l’évaluant à 50/50 sur l’ensemble de la période, étant donné la difficulté à effectuer substantiellement sur le moyen terme les économies nécessaires. Pour la Fondation iFRAP cette estimation est trop optimiste. Rien qu’en suivant l’effet réel sur la programmation des finances publiques, l’effort entre 2013 et 2015 apparaît plutôt de 46,6% sur les dépenses et de 53,3% sur les recettes. Les économies à réaliser pourraient même se révéler plus lourdes étant donné l’élasticité mécanique des dépenses (notamment pensions des fonctionnaires d’Etat, opérateurs, objectif national des dépenses d’assurance maladie). Nous pensons que si aucune annonce complémentaire d’économies substantielles sur les dépenses d’interventions et les remboursements et dégrèvements au niveau de l’Etat n’est formulée , la dynamique d’ensemble devrait plutôt aboutir à une répartition 40/60 sur trois ans , soit l’exact opposé des efforts d’ajustements préconisés par le professeur Alesina.

Retrouvez la suite de l’article sur:  http://www.ifrap.org

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