Afrique : L’émergence du business de la religion
La religion occupe une place importante dans la vie des communautés africaines depuis longtemps. Cet attachement à la religion confère un rôle majeur aux intermédiaires entre Dieu et les hommes. En effet, aujourd’hui, beaucoup de personnes s’attribuent ce titre d’intermédiaire, renommé « pasteur» dans le christianisme protestant, pour se faire de l’argent. Dans le christianisme protestant, toute personne peut créer son église et la gérer de façon indépendante contrairement aux catholiques, où le prêtre suit une formation au séminaire avant d’être affecté dans une église/paroisse après son ordination. Les prêtres obéissent et rendent compte à leur supérieur hiérarchique l’Evêque qui peut, en cas de manquement, les sanctionner.
Dans un pays, les évêques forment une conférence épiscopale qui veille au respect des normes religieuses. Tous les évêques sont sous l’autorité du Pape. L’existence d’une chaîne hiérarchique permet le contrôle et la sanction des contrevenants. Cela contribue à moins d’instrumentalisation des fidèles et à endiguer le business de la religion. Cependant, chez les protestants, il y a une absence de véritable chaîne hiérarchique. D’où le risque d’abus notamment l’instrumentalisation et le business de la religion.
La formation préalable n’étant pas requise, beaucoup de pasteurs ignorent la théologie du christianisme protestant. Bien sûr qu’il faut être appelé par Dieu. Mais rien ne permet de prouver rationnellement qu’une personne est réellement appelée ou non par Dieu à le servir, ce qui laisse la porte ouverte à tous les abus. C’est pourquoi, dans les grandes villes africaines, les églises protestantes foisonnent, les faux pasteurs aussi.