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 Afrique :  Olaf Scholz peine à masquer les divergences sur la guerre en Ukraine Par Alexandre Lemoine

Le chancelier allemand Olaf Scholz accompagné de représentants des milieux d’affaires a entamé sa visite de trois jours en Afrique, plus exactement au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud. 

Son programme prévoit des pourparlers avec les dirigeants de ces pays sur la coopération économique, la lutte contre la pandémie, le changement climatique et la lutte contre le terrorisme islamique. La situation en Ukraine et l’influence de la Russie sur les prix des hydrocarbures et de la nourriture est également à l’ordre du jour.

L’agence n-tv note la hâte de la visite de M. Scholz, car, par exemple, sa prédécesseur Angela Merkel était partie en tournée en Afrique seulement deux ans après son investiture en tant que chancelière fédérale. Jusqu’à présent, le chancelier Scholz avait honoré de sa visite seulement le principal allié de l’Allemagne dans l’Otan, les États-Unis, ainsi que le Japon et Israël.

Le choix des pays africains à visiter n’a pas été fait au hasard. Le Sénégal préside actuellement l’Union africaine, qui regroupe les 55 pays du continent. De plus, c’est le Sénégal qui a été invité, avec l’Afrique du Sud, par Olaf Scholz à la réunion du G7, qui se tiendra en Bavière fin juin. En ce qui concerne le Niger, Berlin considère ce pays (bien qu’il soit le plus pauvre en Afrique) comme une sorte de maillon stabilisateur au sud du Sahara. Et la présence de militaires allemands dans ce pays jour visiblement un rôle important. Des instructeurs du Bundeswehr entraînent actuellement les unités spéciales des forces armées de cet État africain. Et vendredi dernier, en prévision de la visite du chancelier, le Bundestag a décidé de prolonger la présence des militaires allemands au Niger et au Mali d’un an. Il s’agira donc de la première visite d’Olaf Scholz de soldats allemands à l’étranger.

L’Afrique du Sud est considérée comme le principal partenaire de l’Allemagne en Afrique. Les deux pays entretiennent des relations économiques, politiques et culturelles assez intensives. De plus, l’Afrique du Sud est le seul membre africain du G20.

L’entretien entre les dirigeants portera notamment sur les conséquences de la situation en Ukraine pour l’Afrique en termes d’approvisionnement du continent en nourriture. Comme l’indique l’agence, Olaf Scholz a l’intention de leur expliquer que les événements en Ukraine ont des conséquences globales pour le monde entier. Comme quoi, les actions de la Russie détérioreraient dramatiquement la situation alimentaire en Afrique. M. Scholz a notamment pointé au Sénégal le blocage par la Russie de l’exportation du blé ukrainien des ports de la mer Noire. Et il a l’intention de promouvoir activement cette idée dans d’autres pays du continent.

C’est pourquoi le chancelier allemand met l’accent sur le fait que plusieurs pays africains ont hésité à condamner sans équivoque les actions de la Russie en Ukraine. Ainsi, pendant le vote à l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution condamnant la Russie, 17 pays africains (dont le Sénégal et l’Afrique du Sud) se sont abstenus, alors que l’Érythrée s’est même prononcée contre. C’est pourquoi Olaf Scholz juge important de persuader ses interlocuteurs du contraire et les inciter à renoncer au soutien de Moscou.

Parmi d’autres questions primordiales, le journal Zeit parle du développement de la coopération énergétique. M. Scholz a notamment proposé au Sénégal l’aide des entreprises allemandes dans l’exploration et la production de gaz. C’est pourquoi après les pourparlers avec le chancelier allemand, le président sénégalais Macky Sall a fait part de sa disposition à travailler sur l’organisation des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe. De grands gisements de pétrole et de gaz ont été découverts sur le plateau du Sénégal. Les experts estiment leurs réserves à 1 milliard de barils de pétrole et à 2.800 milliards de mètres cubes de gaz. L’exploitation y est menée par la britannique BP et l’américaine Cosmos. Le Sénégal pourrait commencer les livraisons de GNL dès 2023.

Alexandre Lemoine

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