ALGERIE: MAINTIEN DU STATU QUO POLITIQUE
Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l’Algérie est parvenue à maintenir une stabilité politique relative et, dans l’ensemble, à contenir les menaces de sécurité persistantes en provenance des militants du nord-est et du sud du pays. L’Algérie a fait des progrès significatifs depuis les violences des années 1990. L’élite politique du pays, composée d’un cercle fermé d’anciens combattants de la guerre d’indépendance et de membres rivaux du service des renseignements Algériens (le Département du Renseignement et de la Sécurité, ou DRS), s’est avérée douée pour gérer les crises, parvenant à maintenir le statu quo politique pendant la période tumultueuse qu’ont traversé ses voisins lors des révoltes du Printemps Arabe. Cette stabilité reste cependant précaire, car elle repose sur des fondations instables : un système politique opaque, fragilisé par des divisions internes, et un niveau élevé des dépenses publiques pour financer le grand nombre de subventions et les salaires du secteur public.
Ainsi, même s’il est peu vraisemblable que le système politique algérien puisse changer du tout au tout à court terme, sa stabilité à long terme est bien moins certaine. Président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est aujourd’hui âgé de 77 ans. Au mois d’avril dernier, il a été réélu pour un quatrième mandat, en dépit de ses problèmes de santé. Sa victoire reflète en grande partie le manque de véritables alternatives politiques, ainsi que son influence politique considérable. Le paysage politique du pays est très divisé, et les structures du pouvoir et les processus de prise de décisions sont opaques. Le pouvoir est réparti entre Bouteflika et son principal rival politique, le DRS. Ces dernières années, Bouteflika est parvenu à consolider le pouvoir entre les mains de ses alliés politiques et il a en grande partie démilitarisé les principales institutions gouvernementales. Il a, de plus, évincé certains hauts responsables du DRS de leurs postes gouvernementaux, souvent sans explication, et il a nommé des loyalistes à des postes importants, veillant ainsi à ce que son clan puisse continuer à dominer les structures du pouvoir.
Bouteflika a pu maintenir cette domination avec facilité grâce à l’absence d’une opposition crédible, et à l’apathie politique des Algériens, dont bon nombre estime que le pouvoir repose entre les mains d’une poignée d’individus. Sa réélection signifie qu’un bouleversement politique est peu vraisemblable, et que le statu quo politique sera probablement maintenu à moyen terme.
Toutefois, compte tenu de la santé fragile de Bouteflika (il a souffert d’un accident vasculaire cérébral en 2013 et ses apparitions publiques se font de plus en plus rares), les inquiétudes concernant sa succession se sont multipliées ces dernières années et ses opposants continuent de dire qu’il est incapable de remplir ses fonctions. La gestion du processus de succession sera la clé de la stabilité à long terme en Algérie, et elle dépendra de la capacité de l’élite politique à trouver une personnalité consensuelle pour prendre le relais de Bouteflika. Même si une détérioration considérable de la stabilité est peu probable, et s’il est quasiment certain que les diverses factions trouveront un consensus autour d’un candidat, plusieurs facteurs pourraient affecter l’environnement politique, notamment le factionnalisme, le caractère opaque des prises de décisions, et un manque de clarté quant au rôle des rivaux de Bouteflika dans le cadre de la succession.
L’économie algérienne
L’économie est un facteur clé pour la stabilité de l’Algérie. Le gouvernement a en partie pu éviter les vagues de troubles sociaux qui ont déferlé sur ses voisins d’Afrique du Nord depuis 2011 en apaisant sa population à coup de dépenses publiques considérables. En 2011, le gouvernement a accru les dépenses publiques de 25 %, en augmentant les salaires des fonctionnaires, en construisant de nouveaux logements et en introduisant des subventions gouvernementales plus élevées aux produits de consommation de base, notamment l’huile, la farine, le lait, et le sucre. Cette tendance s’est poursuivie ces dernières années et les dépenses de l’état devraient encore augmenter de 16 % en 2014.
La baisse des revenus des hydrocarbures, la volatilité des cours internationaux du pétrole, et les dépenses croissantes du gouvernement exercent une pression considérable sur les finances de l’état algérien. Le déficit budgétaire devrait atteindre 22% du PIB en 2015, par rapport à une projection de 18% pour 2014. Les ventes de pétrole et de gaz représentent plus de 95% des revenus d’exportation totaux de l’Algérie. Le secteur pétrolier et gazier est l’armature d’une économie algérienne dominée par l’état: la production représente plus de 30 % du PIB et 60 % des revenus gouvernementaux. Cependant les ventes sont en déclin ces dernières années. Pour couvrir ses dépenses actuelles et futures, le gouvernement aurait besoin que le prix du baril de pétrole atteigne 121$ sur le marché international.
Cependant, les réserves de devises étrangères de l’Etat et ses faibles niveaux de dette signifient qu’au cours des deux à trois prochaines années, l’Algérie pourra vraisemblablement maintenir ses engagements actuels en termes de dépenses. Les réserves de devises étrangères s’élèvent actuellement à environ 200 milliards de dollars, alors que les niveaux de dettes du gouvernement représentent environ 10% du PIB. Une augmentation des revenus de 3,8% au cours des sept premiers mois de 2014, ainsi que des revenus résultant des exportations de pétrole et de gaz plus importants que prévus, permettront au gouvernement de combler son déficit budgétaire et de s’acquitter de ses obligations en matière de dépenses.
Toutefois, le modèle économique actuel du pays n’est pas durable et continuera d’être vulnérable en raison de la volatilité des cours du pétrole, à moins que le gouvernement ne puisse inverser la tendance actuelle de déclin de la production et des exportations de pétrole et de gaz. Si le gouvernement ne diversifie pas ses sources de revenus, le Fonds Monétaire International prédit que, dès 2016 ou 2017, le pays ne pourra plus s’acquitter de ses obligations en matière de budget ou de subventions. En cas de carences fiscales importantes, le gouvernement accordera la priorité au financement des salaires et des subventions prévues. Ceci augmentera le risque à long terme que les entités gouvernementales retardent le paiement de leurs dettes, ou qu’elles soient en cessation de paiement. Cela peut aussi les inciter à imposer de nouvelles taxes ou à modifier les tendances d’application des règlements. Il s’agirait là d’un mauvais signe pour les investisseurs étrangers, alors que le pays présente déjà des risques opérationnels, réglementaires et commerciaux considérables.
Le dernier cycle d’octroi de permis d’exploration pétrolière et gazière, tenu au mois de septembre, a été décevant. Seule 4 des 31 concessions disponibles ont été attribuées. Les déclarations publiques des responsables algériens reflètent leurs inquiétudes concernant les performances médiocres qui ont suivi des octrois de permis insuffisants en 2008, 2009 et 2011. La capacité de l’Etat à restaurer la confiance de la communauté d’affaires internationale dans le secteur des hydrocarbures, en remaniant la législation, en améliorant l’infrastructure et en renforçant la sécurité dans le désert du sud, sera d’une importance capitale pour augmenter la production et consolider les finances publiques au cours des prochaines années.
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Rectification : ce n’était pas une guerre civile, c’est un pouvoir doté d’un bras armé contre les peuples d’Afrique du nord.
L’esprit du pouvoir depuis 99, a détruit la famille, installer le principe de comparison, diluer l’unique ciment des peuples en Algérie,
Une nation qui ne reconnait pas le principe de complémentarité est condamnée à disparaitre.
Le coran nous apprend que le diable est la créature qui a inventé le principe de comparison.
Et comme on dit comparison n’est pas raison.
Merci.