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Alimentation, logement, transport : sur qui l’inflation pèse-t-elle le plus ?

France Stratégie s’est récemment intéressée à la façon dont le pouvoir d’achat des ménages dépend de leur territoire de résidence[1]. Dans cette publication, intitulée « Restes à dépenser et territoires » et parue en février 2023, le « reste à dépenser » renvoie à ce qu’il reste aux ménages une fois qu’ils ont fait face aux dépenses qui leur permettent de se nourrir, de se loger et de se déplacer. Deux résultats principaux ressortent de l’analyse : i) à revenu et à configuration familiale donnés, le lieu de vie influence peu le reste à dépenser, exception faite de la région parisienne qui se distingue par un prix du logement exceptionnellement élevé ; ii) si l’on observe des écarts de reste à dépenser moyen d’un territoire à l’autre, c’est d’abord parce que les différents territoires accueillent des ménages différents, tant en termes de ressources que de configuration familiale (personnes seules/familles) ou de position dans le cycle de vie (actifs/retraités). Mais ce travail reposait sur la dernière enquête Budget de famille, qui date de 2017. Or, depuis cette date, les prix de nombreux postes de dépenses ont beaucoup augmenté, tout particulièrement en 2022. Dans quelle mesure l’inflation vient-elle modifier les conclusions établies pour les années précédentes ? Quels sont les ménages les plus affectés par les hausses de prix intervenues sur les biens et services associés aux dépenses d’alimentation, de transport et de logement depuis 2017, et de façon plus sensible encore depuis le début de l’année 2022 ?[2]

Des hausses de prix très contrastées d’un type de produit à l’autre

Si l’inflation occupe tous les esprits, les hausses de prix varie fortement d’un type de bien à l’autre. C’est ce que montrent les graphiques qui représentent l’évolution des prix entre mi-2017 et fin 2022 pour les différentes composantes des dépenses d’alimentation, de logement et de transport.

Les hausses les plus spectaculaires concernent, sans surprise, les énergies fossiles : carburant des véhicules, gaz naturel et gaz de ville, ou encore fioul des chaudières affichent des hausses souvent supérieures à 50 %, et pouvant même atteindre 140 % pour le fioul domestique. Ces hausses affectent aussi, par contrecoup, tous les biens et les services qui incorporent un fort contenu énergétique au cours du processus de production ou qui ont subi des ruptures d’approvisionnement liées à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. C’est vrai pour la plupart des produits alimentaires, comme les huiles et graisses, les fruits et légumes, les viandes et poissons, mais aussi pour les services de transport et les véhicules neufs.

Certains produits ou services ont en revanche été relativement épargnés par la hausse des prix, soit qu’ils incorporent moins de ressources énergétiques, soit que leurs prix sont réglementés d’une façon ou d’une autre. C’est le cas des loyers, qui n’ont augmenté que de 2 % entre 2017 et 2022, mais aussi des services de fourniture d’eau, des assurances (habitation ou véhicules à moteur), du transport en métro ou tramway ou des péages. Tous ont connu des hausses de prix relative- ment contenues.

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