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Le Liban, un pays en crise depuis des mois

« La situation est apocalyptique, Beyrouth n’a jamais connu ça de son histoire », a lancé le gouverneur de Beyrouth, Marwan Abboud, qui avait éclaté en sanglots mardi devant les caméras dans le port dévasté

Déjà en proie à une terrible crise économique et d’une crise sanitaire, la double explosion qui a dévasté mardi dernier n’a fait qu’aggraver la situation au Liban. L’inflation avait atteint des taux record et la moitié de la population rencontrait des difficultés à se nourrir : les prix de la majorité des produits, dont les plus essentiels comme le lait, le riz et le sucre, avaient triplé. Depuis des mois, le peuple libanais dénonçait la responsabilité de la classe politique dans la mauvaise gestion de bien public. comment en est-on arrivé à cet effondrement économique et sociale?

Après la fin de la guerre civile, le Liban s’est engagé dans une spirale d’endettement, en vue de la reconstruction du pays. L’économie s’est bâtie sur les services, le tourisme et les investissements étrangers.C’est ainsi que le secteur de l’électricité est devenu un gouffre financier. La dette publique a atteint 170 % du PIB, des taux d’intérêt élevés qui ont gonflé le secteur bancaire. Aucune garantie de stabilité monétaire, dans un pays où la monnaie est indexée au dollar depuis 1997.

En 2019, la situation économique du Liban, déjà préoccupante, s’est aggravée, faisant craindre un effondrement du pays. Dans un contexte de ralentissement économique et de baisse des transferts des migrants libanais, l’état s’est surendetté dans le but de lever des fonds et le gouvernement a décidé d’imposer une taxe sur les appels passés via Internet comme WhatsApp, déclenchant ainsi un mouvement de protestation sans précédent. Le chômage a grimpé en flèche à l’afflux de réfugiés syriens, qui sont en concurrence avec les travailleurs libanais du secteur informel. Plus de 70 % des réfugiés vivent sous le seuil de pauvreté. Et pourtant, le Liban possède des terres fertiles et bénéficie d’un climat tempéré et d’abondantes ressources en eau. L’industrie représente 14.1 % du PIB et des accords d’exploration et de production de gaz offshore ont récemment été signés avec un consortium international dirigé par Total. 
Mélanie Khatib

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