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« L’islamiste politique est à nos portes »Jacques MYARD

Le terrorisme islamique vient de frapper à nouveau à Nice, après Charlie Hebdo, Saint-Quentin-Fallavier, le Bataclan, Magnanville. L’Allemagne est également victime. Daech vient de renouveler ses menaces. À chaque fois, les services de police sont mis en cause, conformément à l’adage  « il y a eu des failles puisqu’il y a attentat ».

C’est oublier que la sécurité parfaite n’existe pas, surtout face à un ennemi qui est tapi dans l’ombre pour frapper à sa guise, par surprise . C’est une guerre asymétrique du faible au fort, l’assaillant marque souvent un premier point, mais perdra les suivants si nous sommes capables d’agir globalement pour faire face à la menace.
Faire face au terrorisme islamique, c’est dépasser les seuls enjeux de renseignements et de police, même si nous ne devons pas négliger les questions de sécurité. C’est aujourd’hui une question de société.
La situation que nous subissons est la combinaison de notre aveuglement sur les dérives communautaristes à l’œuvre depuis 30 ans  avec la radicalisation de l’Islam au niveau planétaire.
Sur le plan interne, notre naïveté a été sans pareille, le politiquement correct a régné en maître pour justifier nos reculades face à des activistes religieux qui utilisent à leurs fins communautaristes nos libertés.
Les naïfs ont défendu le port du voile au nom de la liberté individuelle – un bout de tissu ne menacerait pas la République – , oubliant que c’est là la face visible d’un mouvement qui masque la volonté d’affirmer une identité communautaire dont le dessein est de se soustraire à la communauté nationale en imposant ses propres règles.Le voile est un réel marqueur identitaire.
Il a fallu batailler pour bannir le voile à l’école, le Ministre de l’éducation nationale de l’époque affirmant qu’il n’y avait pas de problème, que nous véhiculions des fantasmes.
La même bataille a dû être conduite pour la loi interdisant le voile intégral et, si certains députés socialistes l’ont votée, la majorité s’est abstenue, cette loi ne pouvait qu’être mauvaise car proposée par un gouvernement et Président de la République de droite.
Pire encore, le gouvernement de Manuel Valls refuse d’appliquer la loi par crainte d’incidents.
De renoncement en renoncement, nous avons laissé se créer des quartiers où règne désormais l’ordre islamique. C’est une réalité.
Dans le même temps, le gouvernement a laissé filer l’immigration irrégulière et pratiqué avec largesse les naturalisations.
Mais cet aveuglement interne se double d’un aveuglement externe sur l’évolution de l’Islam dans le monde dont la radicalisation fondamentaliste avance depuis des décennies sous l’action conjuguée des Frères musulmans et des Salafistes, grandement aidés sur le plan financier par les potentats du Golfe et d’Arabie Saoudite.
Les naïfs ont cru voir dans les printemps arabes – qu’aucune diplomatie occidentale n’avait vu venir – une révolution démocratique alors qu’au-delà d’un « mai 68 arabe », seuls les islamistes organisés allaient empocher la mise. C’est ce qui est arrivé en Tunisie et en Egypte et constitue la cause de la guerre civile en Syrie, largement aggravée dans ce cas par les interventions extérieures en faveur de la soi-disant Armée syrienne libre (ASL) qui serait une force démocratique alors qu’elle n’est formée que d’insurgés islamistes.
Alors que faire ? Il nous faut agir avec une politique globale et de long terme.
La réponse est double :
Sur le plan sécuritaire, nos services font un bon travail, ils ont déjà évité une quinzaine d’attentats mais certains terroristes – véritable 5ème colonne- peuvent toujours passer entre les mailles du filet.
Nous sommes tous des victimes potentielles. Devenons tous des acteurs de notre propre sécurité. Il faut dans chaque ville mettre sur pied des équipes citoyennes de surveillance sous l’autorité du Maire, agent de l’Etat, qui pourront patrouiller en liaison avec les forces de sécurité. A moyen terme, nous devrons mettre sur pied une garde nationale, c’est inévitable pour quadriller le territoire. J’ai fait cette proposition depuis plusieurs années, elle n’a malheureusement pas eu d’écho.
Nous devrons aussi pratiquer une politique sécuritaire préventive et réaliste.
Il existe aujourd’hui plus de treize mille individus signalés comme étant en voie de radicalisation.
Faut-il attendre que dix ou cent passent à l’action terroriste ?
Tout étranger ou binational recensé comme radicalisé doit être expulsé. Les Français radicalisés  doivent être assignés à résidence avec un bracelet électronique.
Mais il faut aller plus loin et dépasser le seul cadre sécuritaire, la bataille est politique, donc culturelle.

Ces individus salafistes veulent imposer leurs lois, imposer les  lois communautaristes en marge de la communauté nationale.
La bataille est culturelle et commence dès l’école maternelle par l’enseignement de nos principes, de la laïcité qui ne sont pas négociables. Il n’est pas admissible d’accepter que des gamines de dix ans portent le voile.
Les sites islamiques qui propagent leur message de haine doivent être brouillés, les pays qui hébergent les serveurs dénoncés à l’opinion publique.
L’ouverture d’écoles musulmanes hors contrat doit être étroitement contrôlée, voire interdite.C’est là une source de grande ampleur de dérives communautaristes dont beaucoup d’esprits ne mesurent pas le danger pour l’avenir, se retranchant derrière la liberté de l’enseignement.
Notre politique de naturalisation doit être revue strictement, l’acquisition de la nationalité ne peut plus être automatique mais faire l’objet d’une adhésion prouvée à la France et à ses principes.
Tout individu étranger de confession islamique condamné doit être expulsé. En effet, purger sa peine dans une prison française est un accélérateur de sa radicalisation potentielle.
Les prêches des imams doivent être préalablement contrôlés, ce qui nécessite de renforcer les moyens du Ministre de l’Intérieur. Toute mosquée qui distille la haine, fermée.
Tout combattant français dans les rangs de l’Etat Islamique doit être démis de sa nationalité en application de l’article 23-8 du Code Civil et des dispositions sur la trahison du Code Pénal.
Nous devons enfin tirer toutes les conséquences de cette situation de guerre asymétrique en politique étrangère et renouer des relations diplomatiques avec Damas pour échanger des renseignements. Il ne s’agit pas d’absoudre ce régime, mais notre ennemi est aujourd’hui l’Etat islamique et ses franchisés. Ce n’est pas Al Nosra – filiale d’Al Qaida – « qui fait du bon travail » comme a osé le dire Laurent Fabuis, mais bien les Russes et son allié de Damas, même si cette guerre civile et par proxy est accompagnée de son cortège d’horreurs.
  

 

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