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Attendez-vous à vous laisser conduire d’ici Noël 2018

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Ah, la malédiction des longues vacances. Vous partez trois semaines, et quand vous rentrez, maussade et confus, vous vous rendez compte que le monde a changé en votre absence.

C’est ainsi que je me sens ce matin. J’ai quitté le bureau pendant trois semaines (je me suis marié) et j’ai un peu de mal à me remettre dans le bain.

J’aurais peut-être dû m’en douter. Entre autres choses, j’écris sur les nouvelles technologies — un secteur à forte croissance, dont la nature même signifie que de courtes périodes de temps peuvent voir des développements rapides. On ne peut pas disparaître pendant trois semaines et s’attendre à ce que le monde soit le même à notre retour. Vous pouvez voir cela sous un angle positif ou négatif, les deux sont justes.

Dans notre cas, je pense aux voitures sans conducteur, qui sont aujourd’hui commercialisées !

Au moment de mon départ, je n’aurais jamais parié que cela se produirait aussi tôt. Mais la semaine dernière, Uber a annoncé qu’à Pittsburgh, ses utilisateurs allaient pouvoir utiliser des VTC… sans chauffeur. Une innovation de poids qui a été permise par un partenariat avec Volvo.

C’est un signal que l’on ne peut pas se permettre d‘ignorer si l’on souhaite comprendre (et profiter de) la technologie qui se cache derrière les voitures sans conducteur.

Puce Votre voiture est plus maligne que vous !
« Quand je serai grand, je serai chauffeur pour Uber ».

Voilà bien quelque chose que personne n’a jamais dit.

Ce n’est pas un secret : à long terme, l’objectif d‘Uber est de remplacer son million de conducteurs dans le monde par des machines. Non contents de révolutionner le monde du transport en surfant sur la technologie des smartphones — pour en savoir plus, n’hésitez pas à poser la question à un chauffeur de taxi traditionnel — l’entreprise cherche aujourd’hui à construire une flotte de voiture autopilotées.

Au passage, j’ai toujours trouvé intéressant que les gens acceptent d‘appeler ces véhicules « sans conducteur ». Il y a pourtant bien un conducteur… même s’il n’est pas humain.

Il serait plus exact de les appeler « auto-conduites », mais pour une raison ou pour une autre, les gens ont opté pour « sans conducteur ». Peut-être qu’inconsciemment, nous préférons penser que le conducteur a été éliminé pour de bon, plutôt que simplement remplacé par une machine.

L’attrait est évident. Avoir une flotte de voitures sans conducteur en action 24h/24 (ou capables de réagir automatiquement aux besoins des clients) serait sans doute efficace et, une fois les coûts de développement élevés amortis, plutôt économique.

Ces taxis semblent bien être la meilleure manière pour tout un chacun de se faire une première expérience des voitures sans conducteur. Ils vous permettront de vous familiariser avec le fonctionnement des voitures « auto-conduites », sans avoir à dépenser une somme énorme pour acheter la vôtre. Il est même possible que plus personne ne souhaite avoir sa propre voiture une fois que les véhicules sans conducteur auront fait leurs preuves sur les routes.

Bloomberg en parlait la semaine dernière :

« La flotte d‘Uber à Pittsburgh, qui sera pour l’instant supervisée par des humains installés dans le fauteuil du conducteur, est constituée de SUV Volvo XC90 spécialement modifiés et dotés de dizaines de capteurs qui utilisent des caméras, des lasers, des récepteurs GPS et radar.

Volvo a déjà livré une poignée de véhicules sur la centaine prévue d‘ici la fin de l’année.

Les deux entreprises ont signé un accord au début de l’année qui prévoit d‘investir 300 millions de dollars pour développer une voiture entièrement autonome, capable de prendre la route d‘ici 2021. »

L’article de Bloomberg met le doigt sur plusieurs points importants. Le premier est qu’il ne s’agit pas de voitures réellement autonomes. Les voitures sont capables de se conduire elles-mêmes, mais elles restent « supervisées » par des humains — un fonctionnement très proche de celui du pilotage automatique sur les avions.

Personne ne sait si ces humains sont de bons conducteurs mais, pour une raison ou pour une autre, cela n’entre pas dans le débat.

Puce Zone de transition pour la voiture sans pilote
L’ère de la véritable voiture sans pilote, sans aucune supervision, appartient encore au futur.

Nous sommes aujourd’hui dans une zone de transition, entre un monde dans lequel les humains étaient les seuls conducteurs possibles pour les voitures et un monde dans lequel nous serons remplacés par l’intelligence artificielle et des robots — du moins en ce qui concerne la conduite.

Cette zone grise convient bien à des entreprises comme Uber et Volvo, même si leurs motivations sont très différentes.

Pour Uber, c’est comme une période d‘immunisation. Les voitures sans conducteur sont sur les routes, mais elles sont supervisées par des humains. Cela laisse le temps aux gens de s’habituer. Je suis sûr qu’il sera clairement indiqué que ces voitures sont « sans pilote » — cela fait partie du principe. Les rendre visibles, faire en sorte que les gens s’y habituent. Ne pas les forcer à accepter le changement d‘un seul coup.

Pour une entreprise comme Volvo, les objectifs sont différents. Ce partenariat lui permet de se positionner comme une entreprise « de pointe » plutôt que comme un fabricant de voitures traditionnel. Ce qui pourrait valoir beaucoup. Etant donné que l’industrie automobile a été mise à l’épreuve par les entreprises technologiques (comme Apple, Google et Tesla), se positionner en tant que révolutionnaire plutôt que comme porteur de tradition pourrait bien être une décision stratégique.

Pour revenir à mon premier point : l’annonce d‘Uber prouve vraiment à quel point la situation change rapidement. Un monde où les voitures sans conducteur sont omniprésentes est inévitable à terme. Mais la vitesse à laquelle nous nous dirigeons vers cet avenir devrait nous surprendre.

Puce Un changement à grande vitesse
11 janvier 2022.

Selon Elon Musk, c’est à cette date que les voitures sans pilote finiront par être complètement autorisées à circuler sur la voie publique, avec les réglementations idoines.

Et c’est effectivement une date très crédible. Dans un post de blog publié un peu plus tôt cet été, Musk écrivait que les voitures sans pilote devraient parcourir une petite dizaine de milliards de kilomètres sur les routes avant que les autorités ne les considèrent comme sûres.

Actuellement, ces véhicules parcourent cinq millions de kilomètres par jour.

Si l’on poursuit cette tendance jusqu’à sa conclusion logique, en partant de la date à laquelle Musk a écrit cet article, on devrait atteindre les 10 milliards de kilomètres d‘ici début 2022.

Nous sommes donc bien dans une période de transition, pendant laquelle le grand public commence à s’habituer à l’idée de partager la route avec des véhicules autonomes. D‘ici 2022, nous devrions nous être fait à cette idée.

Mais on peut aussi envisager les choses d‘une autre manière. Et si les kilomètres parcourus pendant la période d‘apprentissage augmentaient de manière exponentielle ? Et si, au lieu d‘augmenter à un rythme constant de cinq millions de kilomètres par jour, le rythme doublait chaque année ? Cinq millions de kilomètres par jour deviennent 10 millions l’année suivante, 20 l’année d‘après etc. ? Quand atteindrions-nous alors cette étape-clé des 10 milliards ?

Un rapide calcul et l’on obtient la date approximative de Noël 2018. J’aurai été le premier à vous l’annoncer, souvenez-vous en !

Mais tout cela ne sert qu’à répéter à nouveau le même argument. Il est évident que les voitures sans pilote et la technologie qu’elles utilisent — qui est en fait une forme d‘intelligence artificielle hautement spécialisée — ne tarderont pas à changer le monde de manière très concrète.

Mais le point le plus important, pour moi, c’est que lorsqu’il est question de croissance exponentielle, on n’a que rarement le luxe de passer beaucoup de temps à regarder les choses progresser. Le rythme du changement s’accélère — tout comme les bénéfices que vous pouvez en tirer.
Nick O’Connor

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