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Au musée Picasso à Paris : 21 mars – 3 Septembre 2017 « Olga Picasso »

 

Olga Khokhlova est fille de colonel. Elle entre dans la prestigieuse et innovante troupe des Ballets Russes dirigée par Serge Diaghilev en 1912. C’est à Rome au printemps 1917 qu’elle fait la connaissance de Pablo Picasso, alors que l’artiste réalise, à l’invitation de Jean Cocteau, les décors et les costumes du ballet Parade (musique d’Erik Satie, argument de Jean Cocteau, chorégraphie de Léonide Massine). Ils se marient le 12 juillet 1918 à l’église orthodoxe de la rue Daru, avec pour témoins Jean Cocteau, Max Jacob, et Guillaume Apollinaire.

Puis Picasso loue un vaste duplex rue de la Boétie, dans le très chic 8e arrondissement – et, peu à peu, abandonne la déstructuration cubiste pour une élégance nouvelle de la ligne, c’est la période classique. La fortune du peintre grandissant, commence alors une vie mondaine, ce que Max Jacob appelle « la période duchesse ». Le 21 février 1921 naît Paul, dit « Paulo », mais, peu de temps après, apparaissent des signes de lassitude. Picasso ne supporte plus Olga et la vie mondaine. Sa peinture devient violente, très colorée, proche du surréalisme, bien qu’il n’ait jamais appartenu à ce mouvement.

Le 8 janvier 1927, Picasso déambule boulevard Haussmann et croise une jeune fille, Marie-Thérèse Walter. Elle a 17 ans elle est mineure. Il va la « séquestrer » dans son appartement de la rue des Grands Augustins et partager sa vie entre ses deux femmes. Marie-Thérèse lui inspire la série de tableaux mettant en scène  le Minotaure, illustrant la sexualité quasi bestiale du peintre. Olga est alors peinte tantôt comme un monstre avec une bouche dévorante, tantôt en cheval transpercé par un taureau ou encore en femme violée par un minotaure. « On passe d’une histoire à une autre dans les peintures de Picasso. L’autobiographie est au cœur de son oeuvre », indique Laurent Le Bon, directeur du musée. Refusant le divorce, Olga restera Madame Picasso. Marie-Thérèse, quant à elle, met au monde en 1935 une petite Maya. Mais c’est une autre histoire…. ponctuée par les liaisons avec Dora Maar, Françoise Gillot, autres muses du peintre.

Olga hantera la vie du peintre qui attendra sa mort pour épouser Jacqueline Roque sa seconde épouse . Il passera le reste de sa vie avec elle, jusqu’à sa mort en 1973. À leur rencontre en 1953, il avait de 70 ans et elle 27. Leur mariage, prononcé en 1961, durera presque onze ans et Jacqueline sera une grande source d’inspiration pour l’artiste. Il a ainsi réalisé 400 portraits d’elle. Une des citations que l’on peut lire dans l’exposition signée Picasso dit ceci : « Chaque tableau est une fiole pleine de mon sang, c’est avec cela qu’il a été fait ».  Une phrase qui montre que Picasso était un artiste torturé, alors qu’on a plutôt une image de lui torturant ses femmes. « C’est toute  l’extraordinairement richesse de l’oeuvre de Picasso. Il avait le sens des mots », conclut Laurent Le Bon.

 

 

Cette belle exposition nous donne à voir l’activité créatrice du peintre pendant l’entre-deux-guerre et permet de découvrir la métamorphose que le peintre fait subir à son modèle et épouse au fur et à mesure de l’évolution de leur relation conjugale  père. Pablo Picasso confia un jour à son ami Christian Zervos: «Pour mon malheur et pour ma joie peut-être, je place les choses selon mes amours.» La vie du maître de l’art moderne fut donc scandée par la création et les passions amoureuses. L’âme et le coeur, en somme…..

S. Pico

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