Avec « Global Gateway », l’UE tente de concurrencer les nouvelles routes de la soie chinoises
Avec, Global Gateway, l’UE cherche à faire contrepoids à la Chine. Notre média signalait à ses lecteurs que l’UE se prépare à entrer en confrontation globale avec la Chine et ses projets commerciaux, économiques et d’investissement. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne a présenté le mercredi 1 décembre 2021, le projet Global Gateway.
Plan à 300 milliards de l’Europe pour contrer la Chine. «L’UE a dévoilé mercredi 1er décembre 2021 un plan ambitieux d’investissement dans les infrastructures des pays pauvres et émergents, afin de contrer l’influence croissante de Pékin… et d’y exercer la sienne», informe Ouest-France. La Commission européenne cible aussi bien la santé, l’éducation et la recherche que les transports, l’énergie ou le numérique. Malgré le fait qu’il n’y ait pas de rhétorique anti-chinoise dans les discours officiels concernant le projet, un certain nombre de représentants et d’experts de l’UE sont convaincus qu’une Europe unie défie Pékin.
Global Gateway vise à renforcer les liens durables dans le monde. La présidente de la Commission européenne a indiqué la philosophie du projet: «Dans le cadre de notre relance mondiale, nous souhaitons redéfinir la manière dont nous connectons le monde pour mieux avancer. Le modèle européen consiste à investir dans des infrastructures tant matérielles mmatérielles, dans des investissements durables dans les domaines du numérique, du climat et de l’énergie, des transports, de la santé, de l’éducation et de la recherche, ainsi que dans un environnement propice garantissant des conditions de concurrence équitables. Nous soutiendrons les investissements intelligents dans des infrastructures de qualité, qui respectent les normes sociales et environnementales les plus élevées, conformément aux valeurs démocratiques de l’UE et aux règles et normes internationales. La stratégie Global Gateway offre un modèle de la manière dont l’Europe peut établir des liens plus résilients avec le monde».
Fin septembre 2021, Observateur Continental expliquait que «le nouveau projet Global Gateway se fixe pour objectif soit de doubler les systèmes de transport et d’infrastructure afin de créer de nouveaux itinéraires exempts du contrôle chinois, soit d’évincer le capital chinois des projets existants». Cela se produit là où la République populaire de Chine (RPC) est devenue forte ces dernières années – dans des projets à grande échelle à l’étranger. S’il est mis en œuvre efficacement, Global Gateway a, donc, une chance de rivaliser avec l’expansion économique de la Chine. Le projet proposé par l’UE concerne les technologies numériques, les transports et l’énergie et concerne des États hors Europe – principalement en Amérique latine, en Afrique, en Asie centrale. Selon des déclarations préliminaires, l’UE essaiera de s’appuyer sur des investissements intelligents, ce qui impliquerait la création d’infrastructures de haute qualité.
Les fonds devraient être dépensés d’ici 2027. Aussi, l’UE peut financer en partie la transition vers les technologies vertes. La confédération des entreprises européennes, qui défend les intérêts des pays européens au sein de l’UE, a déjà noté que Bruxelles devrait s’assurer que les fonds ne sont pas éparpillés, mais orientés vers la mise en œuvre d’initiatives majeures. La Commission européenne stipule que «Global Gateway rassemblera l’UE, les Etats membres et leurs institutions financières et de développement, y compris la Banque européenne d’investissement (BEI), et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et s’efforcera d’obtenir du secteur privé qu’il mobilise des investissements permettant de produire des effets générateurs de changements. Les délégations de l’UE dans le monde entier, œuvrant avec Team Europe sur le terrain, joueront un rôle clé dans l’identification et la coordination des projets relevant de Global Gateway dans les pays partenaires».
Contrôle financier de l’UE. Ce système établissant Global Gateway contribuerait à garantir des conditions de concurrence plus équitables pour les entreprises de l’UE sur les marchés des pays tiers, où elles doivent de plus en plus faire face à des concurrents étrangers qui reçoivent un soutien important de la part de leurs gouvernements, et faciliterait ainsi leur participation à des projets d’infrastructure. L’UE non seulement offrira à ses partenaires des conditions financières solides en leur octroyant des subventions, des prêts à des conditions favorables et des garanties budgétaires afin de réduire les risques liés aux investissements et d’améliorer la viabilité de la dette.
UE et Etats-Unis. «Global Gateway investira dans la stabilité et la coopération internationales et démontre comment les valeurs démocratiques peuvent offrir sécurité et équité aux investisseurs», souligne la Commission européenne, vantant la collaboration avec des partenaires partageant les mêmes idées pour promouvoir les investissements dans la connectivité durable. Ainsi, Global Gateway et l’initiative américaine intitulée Build Back Better World se renforcent mutuellement.
Et, c’est la Commission européenne qui a le mot à dire sur les Etats de l’UE: «Sous la direction générale de la présidente de la Commission, le haut représentant/vice-président de la Commission et les commissaires chargés respectivement des partenariats internationaux et du voisinage et de l’élargissement feront progresser la mise en œuvre de Global Gateway et encouragent la coordination entre tous les acteurs».
Pierre Duval
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