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Balavoine, un rebelle au grand cœur.

Le 14 janvier 1986 près de Rharous au Mali , l’hélicoptère de Thierry Sabine se désintègre sur près de 150 mètres après plusieurs loopings en plein désert. Il est alors 19h20: tous les passagers meurent sur le coup, emportant dans la mort un des chanteurs les plus talentueux et les plus attachants de sa génération
Daniel Bala­voine est né le 5 février 1952 à Alençon, dans l’Orne, au gré des mutations de son père ; Daniel est le petit dernier d’une fratrie de sept.
Son enfance est marquée par la sépa­ra­tion de ses parents alors qu’il n’est âgé que de cinq ans. Toute son adolescence s’en ressent, à la fois rebelle aux aspirations idéalistes –voire mystiques- et blessé par la situation familiale.
Claire Balavoine a révélé que son petit frère était allé chanter dans des prisons. Il s’est également impliqué dans les Restos du cœur de Coluche. « Il ne fallait pas lui dire que c’était un chanteur de variété, ça le rendait fou. C’était un mec qui s’exprimait en musique, en poésie », a-t-elle résumé. «  Il avait un  avis sur tout, comme Michel Berger, avec qui il était très ami. Toutes les affaires du monde les concernaient à titre personnel « , se rappelle Yves Bigot qui l’a bien connu.
 Car Daniel Balavoine c’est aussi la belle amitié avec Michel Berger et  Jean-Jacques Goldman pendant  l’aventure  de Starmania . Tous trois étaient liés par une admiration réciproque pour le travail de l’autre, mais également par leurs engagements en faveur de causes humanitaires
Avant d’être l’homme aux 20 millions de disques, Daniel Balavoine c’est d’abord celui qui, en 1980, lança au futur président Mitterrand lors d’un  vif échange : La jeunesse « ne croit plus à la politique française et je pense qu’en règle générale elle a bien raison, avait jeté le chanteur à un Mitterrand médusé. Le désespoir est mobilisateur et lorsqu’il devient mobilisateur, il est dangereux». Un coup de gueule qui n’est pas passé inaperçu de même que dans l’émission 7/7 de TF1 : « J’emmerde les anciens combattants » dans le contexte de la guerre au Liban.
Michel Houellebecq lui rend  aussi régulièrement hommage : Il est « parvenu à la gloire en chantant le cynisme (…) Un parolier génial, chanteur à la tessiture merveilleuse dans les aigus, il aurait pu  naître en des époques plus heureuses, la pop anglaise des années 60, ou le rock californien ; mais cette grâce ne lui fut pas accordée. Il dut se contenter de mettre  en musique quelques-uns des plus beaux textes de la chanson française ; seul avec son synthétiseur Fairlight. »
Daniel Balavoine était un artiste plein de paradoxes. Il aimait son métier de chanteur, mais pas le star-system. Il aimait la politique mais pas les partis politiques. Il croyait en Dieu, mais pas en ce qu’en avaient fait les hommes. Il était tout en opposition. Il avait un côté militant. C’était un défenseur de la société, il disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Curieusement, pour passer le temps et calmer ses nerfs… il tricotait. Quand il prenait le train, qu’il était nerveux, impatient, il sortait deux aiguilles et il tricotait des mailles. Il adorait rire, rire de tout. Il aimait se moquer. Se moquer des autres mais aussi de lui-même. C’était un épicurien qui aimait la vie. Mais il passait son temps à faire des régimes aussi…
 
Les tubes de Balavoine continuent d’être diffusés par les radios,  il reste toujours présent par la mémoire  aux Restos du Coeur, ou à SOS Racisme. L’héritage de cet «homme libre» et son engagement sans calcul ni concession continue de lui valoir à la fois l’attirance des jeunes générations et la ferveur fidèle des fans.
 

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