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BIOGRAPHIE DE « MADIBA »

 

En 1951, Olivier Tambo et Nelson Mandela sont les deux premiers avocats noirs de Johannesburg[15]. En 1952, Nelson Mandela est élu président de l’ANC du Transvaal et vice-président national[15]. Il mène avec l’ANC, la defiance campaign qui prône la désobéissance civile contre les lois considérées injustes, campagne qui culmine dans une manifestation le 6 avril 1952, date du trois centième anniversaire de la fondation du Cap et de la première installation de Blancs en Afrique du Sud. Sur les dix mille manifestants, huit mille cinq cents sont arrêtés, y compris Nelson Mandela. La campagne continue en octobre avec des manifestations contre les lois de ségrégation et contre le port obligatoire de laissez-passer pour les Noirs. Le gouvernement Malan modifie alors la loi sur la sécurité publique (public safety act de 1953) pour autoriser le pouvoir à suspendre les libertés individuelles, à proclamer l’état d’urgence et à gouverner par décrets[32]. Mandela est condamné à neuf mois de prison avec sursis, se voit interdire toute réunion et est placé en résidence surveillée chez lui à Johannesburg ; il utilise cette situation pour organiser l’ANC en cellules clandestines[15]. Cette campagne de résistance passive, qui prend fin en avril 1953, permet à l’ANC de gagner en crédibilité, passant de sept mille à dix mille adhérents[31]. Son option non raciale lui permet de s’ouvrir aux Indiens et aux communistes blancs, mais les métis restent plus circonspects[31]. Quand James Moroka tente de plaider la conciliation avec le gouvernement, il est renversé par la ligue des jeunes du parti qui impose alors Albert Lutuli à la tête de l’ANC[31]. En 1955 a lieu le congrès du peuple, qui adopte la « Charte de la liberté » qui donne les bases fondamentales du mouvement anti-apartheid[33],[34]. Pendant cette période, Nelson Mandela et son ami Oliver Tambo dirigent le cabinet d’avocats Mandela & Tambo qui fournit un conseil juridique gratuit ou à bas coût pour les nombreux Noirs qui ne peuvent payer les frais d’avocats[35].

Nelson Mandela assouplit son fort anticommunisme chrétien pour demander l’union entre les nationalistes noirs et les Blancs du Parti communiste sud-africain dans le combat contre l’apartheid. Le Suppression communist act du gouvernement, qui considère comme communiste quiconque « cherche à provoquer un changement politique, industriel, économique ou social par des moyens illégaux », alors qu’il n’existe aucune possibilité pour les Noirs, hormis le système judiciaire, de lutter contre l’apartheid, contraint tous les courants allant du nationalisme au révolutionnaire à s’unir[15]. Au niveau du pouvoir législatif, seuls le Parti uni représentant l’opposition blanche et les métis, et le parti libéral de Margareth Ballinger essayent de lutter contre l’apartheid[N 2],[N 3],[N 4]. Alors qu’ils sont engagés dans une résistance pacifique, Nelson Mandela et cent cinquante-six autres personnes sont arrêtés le 5 décembre 1956 et accusés de trahison. Un procès marathon qui dure de 1957 à 1961 s’ensuit, où tous les prévenus, aidés notamment par des fonds internationaux, exploitent toutes les imprécisions de la législation[31] et sont finalement progressivement relâchés puis finalement acquittés par la justice sud-africaine

Nelson Rolihlahla Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba », né le 18 juillet 1918 à Mvezo (Union d’Afrique du Sud) est un homme politique sud-africain ; il a été l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique d’apartheid avant de devenir président de la République d’Afrique du Sud de 1994 à 1999, à la suite des premières élections nationales non raciales de l’histoire du pays.
Nelson Mandela entre au Congrès national africain (ANC) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et la ségrégation raciale menée par celle-ci. Devenu avocat, il participe à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid, mises en place par le gouvernement du Parti national à partir de 1948. L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 12 juillet 1963, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, il est condamné lors du procès de Rivonia à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant.

Après vingt-sept années d’emprisonnement dans des conditions souvent très dures, Mandela est relâché le 11 février 1990, et soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime d’apartheid et jeté les bases d’une nouvelle Afrique du Sud démocratique[N 1].
Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l’apartheid, ceux de l’ANC et ceux de l’Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud en 1994. Il mène une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs ; il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.
Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité[1], il demeure une personnalité mondialement écoutée au sujet des droits de l’homme et est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays reste confronté à de graves problèmes d’inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires.
C’est en 1944 que Nelson Mandela rejoint le Congrès national africain[23]. L’ANC connaît alors une nouvelle vigueur sous la direction d’Alfred Xuma. C’est la même année que Mandela se marie avec Evelyn Ntoko Mase. En 1945, Xuma introduit pour la première fois l’exigence du suffrage universel non racial (one man one vote) dans les revendications du mouvement, évolution majeure dans la mesure où la revendication communautaire du parti passe de la simple lutte contre les discriminations raciales à une lutte plus large pour le pouvoir politique[24]. Il doit tenir compte de l’influence croissante de la toute jeune et radicale Ligue de jeunesse de l’ANC menée par Anton Lembede, Walter Sisulu et Oliver Tambo, à laquelle adhère Mandela, et qui incite aux actions de masse afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche et contre la ségrégation raciale, dont les dispositifs légaux sont alors en cours d’uniformisation sur l’ensemble des quatre provinces sud-africaines.

Depuis la fondation de l’Union d’Afrique du Sud en 1910, le pays connaît une inflation de législations ségrégationnistes ou discriminantes. De 1913 à 1942, une succession de lois interdit aux Noirs d’être propriétaire de terres en dehors des « réserves » indigènes existantes qui représentent 7 % de la superficie totale de l’Union sud-africaine[25] ce qui provoque l’expropriation de nombreux paysans indépendants noirs et la constitution d’un prolétariat agricole, puis introduit la ségrégation résidentielle permettant aux municipalités de créer des quartiers réservés aux Noirs et de limiter leur urbanisation[26] et ensuite supprime les Noirs des listes électorales communes de la province du Cap[27],[28]. Une loi agrandit ensuite les réserves indigènes existantes de 7 à 13 % de la surface du pays, ôtant dans le même temps aux résidents noirs du Cap le droit d’acheter de la terre en dehors des réserves. En 1942, à la suite de plusieurs discours hostiles à l’engagement dans le second conflit mondial et officiellement dans une perspective de « prévention des troubles », les grèves des travailleurs noirs sont déclarées illégales au titre de l’effort de guerre[29].
Aux élections générales de 1948, la victoire inattendue du Parti national, parti alors exclusivement afrikaner, entraîne la mise en place d’une nouvelle politique de ségrégation connue sous le nom d’apartheid[30]. Dans ce système, le rattachement territorial puis la nationalité et le statut social dépendent du statut racial de l’individu, défavorisant largement la population noire et interdisant les mariages mixtes. De son côté, la ligue de jeunesse de l’ANC se montre déterminée. En interne, elle parvient à faire écarter Alfred Xuma, jugé trop modéré, pour imposer James Moroka et préparer une grande campagne de défiance[31].

 

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